Contexte de Catalogne

La Catalogne (en catalan : Catalunya, en occitan : Catalonha, en espagnol : Cataluña) est une communauté autonome du nord-est de l'Espagne qui a le statut d'une nationalité dans son statut d’autonomie. Sa capitale et métropole est la ville de Barcelone. Elle est entourée par la Communauté valencienne au sud, l'Aragon à l'ouest, la France au nord, l'Andorre au nord-ouest, et la mer Méditerranée à l'est. Une partie de ses terres fait donc frontière avec la France. Elle couvre une superficie de 31 950 km2 (6 % de la superficie de l'Espagne). Ses langues officielles sont le catalan, l'occitan (dialecte aranais en val d'Aran) et l'espagnol ou castillan. En 2015, elle comptait 7 508 106 habitants (17 % de la population espagnole), ce qui en faisait la deuxième communauté d'Espagne après l'Andalousie et ...Lire la suite

La Catalogne (en catalan : Catalunya, en occitan : Catalonha, en espagnol : Cataluña) est une communauté autonome du nord-est de l'Espagne qui a le statut d'une nationalité dans son statut d’autonomie. Sa capitale et métropole est la ville de Barcelone. Elle est entourée par la Communauté valencienne au sud, l'Aragon à l'ouest, la France au nord, l'Andorre au nord-ouest, et la mer Méditerranée à l'est. Une partie de ses terres fait donc frontière avec la France. Elle couvre une superficie de 31 950 km2 (6 % de la superficie de l'Espagne). Ses langues officielles sont le catalan, l'occitan (dialecte aranais en val d'Aran) et l'espagnol ou castillan. En 2015, elle comptait 7 508 106 habitants (17 % de la population espagnole), ce qui en faisait la deuxième communauté d'Espagne après l'Andalousie et la dixième subdivision territoriale de premier niveau administratif d'Europe au regard de la population [réf. nécessaire]. Elle est également la plus peuplée parmi les Pays catalans, ensemble culturel et linguistique qui la lie à la Communauté valencienne, aux îles Baléares, à la principauté d'Andorre, à la Franja aragonaise et à l'essentiel du département français des Pyrénées-Orientales.

La Catalogne est l'une des 17 communautés autonomes d'Espagne, et possède son identité (article 1 de son statut d'autonomie) qui est notamment représentée par son gouvernement, son drapeau (la senyera) et sa langue (le catalan), entre autres éléments. Elle est régie par un statut d'autonomie. Depuis le , elle est définie comme « réalité nationale » par son statut d'autonomie de 2006. Le préambule de cette loi, qui n'a pas de valeur juridique, déclare que le parlement catalan définit la Catalogne comme nation,. Le Parlement de Catalogne, majoritairement indépendantiste, a proclamé le la République catalane,,,, conduisant l'Espagne à suspendre provisoirement tous les pouvoirs de la Généralité de Catalogne [réf. nécessaire].

Administrativement, la communauté autonome de Catalogne actuelle est divisée en 42 comarques, regroupées en quatre provinces : Barcelone (Barcelona), Gérone (Girona), Lérida (Lleida) et Tarragone (Tarragona). Les agglomérations les plus importantes sont celles de Barcelone, par ailleurs deuxième aire urbaine d'Espagne en talonnant de peu Madrid [réf. nécessaire], et de Tarragone.

La Catalogne est née en tant que réalité nationale par la réunion politique de plusieurs comtés de l'ancienne marche d'Espagne carolingienne entre le IXe siècle et le XIIe siècle sous l'autorité de la maison de Barcelone [réf. nécessaire]. La principauté de Catalogne ainsi constituée devient progressivement un État à la fin du Moyen Âge, avec ses institutions comme les Corts, son droit hérité du droit romain, wisigothique et féodal et compilé dans les Usatges, ou encore sa langue, le catalan, qui se constitue en langue administrative, juridique et littéraire à partir du XIIe siècle [réf. nécessaire]. Par le système politique de monarchie pactiste, la Catalogne conserve ses spécificités et privilèges institutionnels, coutumiers et juridictionnels, appelés constitutions et autres droits, au sein de la couronne d'Aragon puis du royaume d'Espagne, jusqu'aux décrets de Nueva Planta de 1715 et 1716 qui, après une longue guerre et la conquête de la Catalogne par les armées franco-castillanes, abolissent les institutions catalanes [réf. nécessaire]. Après le mouvement de renouveau de la langue et de la culture catalanes de la Renaixença dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le nationalisme catalan ou « catalanisme » se structure idéologiquement à la fin du XIXe siècle, tandis que la Catalogne est l'une des rares régions d'Espagne à connaître alors une importante révolution industrielle. De même, le mouvement artistique du modernisme témoigne de l'ouverture sur l'Europe de la région ainsi que du nouveau rayonnement culturel que connaît ce territoire [réf. nécessaire].

Industrialisée depuis le XIXe siècle, avec les secteurs historiquement dominants du textile, de la construction navale ou de la mécanique auxquels se sont ajoutés à la fin du XXe siècle ceux du tourisme, de l'automobile, de la chimie, de la pharmacie, de l'agroalimentaire ou de l'informatique, la Catalogne est aujourd'hui [réf. nécessaire] la deuxième communauté autonome la plus riche d'Espagne et la onzième des subdivisions territoriales de l'Union européenne, avec un produit intérieur brut (PIB) de 255,204 milliards de dollars en 2012. La communauté fait partie depuis 1988 des Quatre moteurs pour l'Europe avec le Land allemand du Bade-Wurtemberg, la région italienne de Lombardie et celle française de Rhône-Alpes (devenue l'Auvergne-Rhône-Alpes en 2016), et depuis 2004 de l'Eurorégion (devenue en 2009 un Groupement européen de coopération territoriale ou GECT) Pyrénées-Méditerranée avec la région française d'Occitanie ainsi que la communauté espagnole des Îles Baléares (auxquelles s'ajoutait jusqu'en 2006 l'Aragon).

Plus à propos Catalogne

Informations de base
  • Devise Euro
  • Nom natif Catalunya
  • Domaine Internet .cat
  • Speed limit 120
  • Mains voltage 230V/50Hz
Population, Area & Driving side
  • Population 7747709
  • Zone 31895
  • Côté conduite right
Historique
  • Du fait de son emplacement, le territoire catalan a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant qu'État, ainsi que de nombreuses circulations d'hommes, d'idées, de savoirs et de techniques [réf. nécessaire]. Inversement, il a été lui-même une importante source d'inspiration pour d'autres territoires, principalement durant le Moyen Âge, lorsqu'il est devenu le cœur politique et culturel de la couronne d'Aragon [réf. nécessaire]....Lire la suite

    Du fait de son emplacement, le territoire catalan a été l'objet de nombreuses influences externes, souvent simultanément, depuis les temps préhistoriques jusqu'à la naissance de l'Espagne en tant qu'État, ainsi que de nombreuses circulations d'hommes, d'idées, de savoirs et de techniques [réf. nécessaire]. Inversement, il a été lui-même une importante source d'inspiration pour d'autres territoires, principalement durant le Moyen Âge, lorsqu'il est devenu le cœur politique et culturel de la couronne d'Aragon [réf. nécessaire]. Cette dernière a établi une thalassocratie en Méditerranée occidentale entre le XIIIe siècle et le XVIe siècle, laissant un héritage d'environ 10 millions de catalanophones à ce jour [réf. nécessaire].

    L'union dynastique avec la couronne de Castille en 1479 mais surtout les conséquences de la guerre des faucheurs de 1640-1659, de la prise de Barcelone le 11 septembre 1714 par les forces franco-castillanes de Philippe V de Bourbon, des guerres carlistes au XIXe siècle ou de la dictature nationaliste et centralisatrice de Francisco Franco entre 1939 et 1975 ont fortement diminué le rôle politique et culturel joué par la Catalogne en Espagne et en Europe [réf. nécessaire].

    Le territoire avant la formation de la Catalogne Préhistoire
     
    Les Danseurs de Cogul, dans l'actuelle province de Lérida, est l'une des œuvres les plus représentatives d'art levantin.

    Les plus anciennes traces de peuplement du territoire catalan actuel remontent à la fin du Paléolithique inférieur et au début du Paléolithique moyen, il y a 250 000 à 550 000 ans. Si les plus anciens vestiges d'une industrie lithique ont été découverts au nord des Pyrénées, dans la caune de l'Arago (homme de Tautavel), le plus ancien reste humain au sud est une mandibule de pré-néandertalien d'environ 250 000 ans qui a été mise au jour à Banyoles en 1887[1].

    Plusieurs gisements importants peuvent être cités pour le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur. En ce qui concerne les sites de l'Épipaléolithique et du Mésolithique, les plus importants gisements conservés sont pour leur part datés entre 8 000 et 5 000 ans av. J.-C., dont de nombreux vestiges d'art rupestre levantin [réf. nécessaire].

    Le Néolithique débute en terres catalanes environ 5 800 à 4 500 ans av. J.-C., même si le degré de sédentarisation était nettement inférieur à celui d'autres régions ; en effet, l'abondance de zones boisées permit de maintenir un rôle majeur à la chasse et à la cueillette au sein des activités de subsistance. Quoi qu'il en soit, plusieurs cultures néolithiques vont se développer dans la région : le Cardial (site de La Draga près de Banyoles), la culture des sépultures en fosse montrant des influences du Chasséen (mines de Gavà). Suivent ensuite le Campaniforme au Chalcolithique d'environ 3000 av. J.-C. à environ 2500 av. J.-C., puis la civilisation des champs d'urnes à l'âge du bronze entre 1 200 et 750 av. J.-C.[réf. nécessaire].

    Antiquité pré-romaine (Xe siècle av. J.-C.-IIIe siècle av. J.-C.)
     
    Vestiges de l'enceinte d'une ancienne cité ibérique à Ullastret (Baix Empordà, Gérone).

    À l'époque pré-romaine, le territoire de Catalogne, comme le reste de la partie méditerranéenne de la péninsule, a été peuplé par les Ibères. D'après les éléments livrés par l'archéologie et les recherches les plus récentes, il semble falloir abandonner l'idée, longtemps défendue par l'historiographie, que les Ibères soient un peuple migrateur venu d'Afrique, mais qu'ils soient le fruit d'apports de population différentes (notamment indo-européennes) ayant fini par développer une culture commune. Les Ibères connaissent un développement qui prend sa source au début du Ier millénaire av. J.-C. et se termine avec la conquête romaine dans le courant du IIe siècle av. J.-C.[2].

    En réalité, ce n'est qu'à partir du VIe siècle av. J.-C. que les régions du Nord de l'Ibérie, et surtout la région de la basse vallée de l'Èbre, commencent à prendre plus de visibilité sur le Sud, jusque-là favorisé par ses activités minières et ses relations commerciales avec les peuples puniques. Cette région septentrionale, comprenant l'actuel territoire de la Catalogne, jusque-là d'un caractère plutôt agricole en regard des territoires du Sud, miniers, connaîtra un développement singulier, avec le développement d'une civilisation proto-urbaine, l'entrée dans l'âge du fer et l'invention d'une écriture. Certaines agglomérations deviennent des cités importantes, notamment Ilerda (Lérida) à l'intérieur des terres, Biscargis (à l'emplacement inconnu mais situé au sud de la Catalogne actuelle ou au nord de la Communauté valencienne), Hibera (peut-être Tortosa) ou Indika (Ullastret). Les Ibères de cette région (dont les principaux peuples sont les Ilergetes, les Indigetes, les Lacétans ou les Cerretains) entretiennent également des relations avec les peuples du Nord de la Méditerranée : Gaulois, Grecs, et plus tard Romains. Des colonies marchandes côtières ont été établies par les anciens grecs qui se sont installés à Emporion (Empúries) et à Roses [réf. nécessaire].

    Le cœur de la Tarraconaise romaine (IIe siècle av. J.-C.-Ve siècle)
     
    Arc de Berà (Roda de Berà, Tarragone).

    Après la défaite des Carthaginois face à la République romaine en 202 av. J.-C., ce territoire est devenu la première région ibérique à passer sous domination romaine en intégrant l'Hispanie, la partie occidentale de l'Empire romain. Tarraco (Tarragone) était l'une des plus importantes cités romaines en Hispanie, et la capitale de la province de Tarraconaise (ou Hispanie citérieure). Les autres cités importantes de la période romaine dans cette région sont Ilerda (Lérida), Dertosa (Tortosa), Gerunda (Gérone) ainsi que les ports d'Empuriæ (ancienne Emporion) et Barcino (Barcelone). Il s'agit de l'une des premières parties de l'Empire à se romaniser, entre le IIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle[3]. Comme pour le reste de l'Hispanie, le droit latin est accordé à l'ensemble des cités sous le règne de Vespasien (69-79), tandis que la citoyenneté romaine est accordée à tous les hommes libres de l'Empire par l'édit de Caracalla en 212 (Tarraco, la métropole, était déjà une colonie de droit romain depuis -45). C'est une province riche, agricole (huile d'olive, vigne, blé), tandis que la période de la République puis du Haut-Empire romain correspond à la construction de routes (dont la plus importante reste la Via Augusta parallèle au littoral méditerranéen) et d'infrastructures pour l'irrigation [réf. nécessaire].

     
    Cimetière paléochrétien de Tarragone.

    Au Bas-Empire, les provinces sont réorganisées en 293 et la Tarraconaise réduite au nord-est de la péninsule, correspondant à un territoire légèrement plus vaste que l'actuelle Catalogne. La christianisation, commencée de manière attestée au IIIe siècle, est achevée au IVe siècle. De plus, il s'agit du seul territoire hispanique à rester sous contrôle romain et à ne pas passer sous la domination des Vandales, des Suèves et des Alains au Ve siècle, bien que les principales cités y aient subi des pillages fréquents qui provoquent une certaine désurbanisation (à commencer par le déclin de Tarraco ou la destruction d'Empuriæ). Un repli défensif s'opère vers les grands domaines latinfundiaires de la vallée de l'Èbre ou vers les montagnes. C'est l'installation dans cette région d'un peuple barbare fédéré à Rome, les Wisigoths, qui contribue au maintien d'une certaine stabilité [réf. nécessaire].

    D'un État catalan à une province de l'Espagne (Ve siècle-XVIIIe siècle)
     
    Comtés catalans du VIIIe au XIIe siècle.
     
    Pétronille d'Aragon et Raimond-Bérenger IV de Barcelone, selon l'interprétation de Filippo Ariosto (1586).
    Des Wisigoths aux comtés de la Marche d'Espagne (Ve siècle-XIIe siècle)

    Après la chute de l'Empire romain d'Occident, la région est l'un des principaux foyers d'installation des Wisigoths et l'un des points de départ de leur conquête d'une grande partie du reste de la péninsule Ibérique. Ils contribuent à ramener une stabilité et un essor économique, ainsi qu'au développement de nouveaux centres urbains qui existaient déjà à l'époque romaine mais qui étaient jusque-là d'importance secondaire, à commencer par Barcino ou Barcelone. Celle-ci sert d'ailleurs de capitale au Royaume wisigoth en 415, de 507 à 510 et de 531 à 548[réf. nécessaire]. En 718, elle est passée sous contrôle musulman et est devenue une partie d'al-Andalus, une province du Califat omeyyade.

    Ensemble de comtés qui forment la marche d'Espagne de l'Empire carolingien depuis la conquête par Charlemagne (785-801), la Catalogne naît au IXe siècle[réf. nécessaire]. De là, en contact direct avec les territoires restés sous domination musulmane, elle devient l'un des foyers de la Reconquista ainsi que l'une des interfaces des échanges commerciaux, culturels, scientifiques et techniques qui s'établissent entre les mondes arabo-musulmans et chrétiens. De nombreuses abbayes sont fondées entre le IXe siècle et le XIIe siècle tandis que dans les cités les sièges épiscopaux sont restaurés, formant de riches seigneuries ecclésiastiques ainsi que d'importants foyers artistiques et intellectuels[réf. nécessaire]. Ces centres religieux contribuent à une importante diffusion de l'Art roman en Catalogne (abbayes de Ripoll ou de Montserrat, collégiale de Cardona, cathédrale de Gérone) ainsi qu'à l'entretien de riches bibliothèques nourries d'ouvrages antiques, wisigothiques et arabes. C'est là que le philosophe et mathématicien Gerbert d'Aurillac (futur pape sous le nom de Sylvestre II) est formé et apprend, entre autres, le maniement du système de numération décimal (sans le zéro) indo-arabe[4],[5]. Sa langue, le catalan, très proche au Moyen Âge de l'occitan, se développe à partir du IXe siècle[réf. nécessaire].

    Le « père fondateur » de la Catalogne serait Guifred le Velu, nommé comte de Barcelone en 878 au concile de Troyes [réf. nécessaire]. Guifred le Velu est l'ancêtre de la dynastie de Barcelone, qui construit peu à peu l'État catalan autour du comté de Barcelone, en ignorant la suzeraineté des rois francs considérés de plus en plus comme incapables d'assurer la protection (comme en témoigne la sac de Barcelone en 985 par les troupes maures d'Almanzor sans que le roi Lothaire, pourtant appelé à l'aide par le comte Borrell II, n'intervienne) [réf. nécessaire]. Ces comtés sont également parmi les lieux de naissance de la paix de Dieu à la fin du Xe siècle, et surtout de la trêve de Dieu qui en découle au XIe siècle, ainsi que de leur institutionnalisation sous le contrôle des Églises locales et de leurs prélats (évêques et abbés réformateurs)[6],[7],[8]. La pratique de ces « assemblées de paix » (qui préfigurent les corts) comme le maintien d'une forte culture juridique de l'écrit (attestée par la rédaction de conventions ou convenientiæ) vont constituer les bases de cet État catalan en construction, dans une société profondément féodalisée depuis la crise du XIe siècle[9].

    L'essor de la principauté médiévale de Catalogne (XIIe siècle-XVe siècle)

    En 1137, le comte de Barcelone épouse l'héritière du royaume d'Aragon. À ce moment naît la couronne d'Aragon qui développe un mode d'administration original, très décentralisé pour répondre aux fortes différences tant politiques qu'économiques et linguistiques des deux parties de la couronne, le royaume d'Aragon et la principauté de Catalogne[réf. nécessaire].

     
    Cort General de Catalunya.

    La couronne d'Aragon atteint son apogée avec la conquête du royaume de Valence et le développement de son influence en Méditerranée : les souverains d'Aragon prennent possession de la Sicile, du royaume de Naples et temporairement de la Sardaigne et de la Corse dont ils sont à l'origine du drapeau à tête de maure. Les almogavres, mercenaires catalans [réf. nécessaire], vont créer un éphémère duché en Grèce. Cette expansion explique l'usage de la langue catalane de nos jours au Pays valencien, aux Baléares et dans un bourg de Sardaigne, Alghero [réf. nécessaire]. Devenue une véritable thalassocratie, cet ensemble catalano-aragonais joue un rôle de premier plan dans l'essor économique et commercial connu par l'Occident chrétien aux XIIe siècle et XIIIe siècle, porté par le commerce maritime et les activités textiles, contribuant au développement des villes (dont surtout Barcelone mais aussi Gérone, Tarragone, Lérida ou Tortosa) et à l'affirmation d'une nouvelle élite urbaine faite de marchands, négociants ou tisserands, la bourgeoisie [réf. nécessaire].

    La frontière avec la France est fixée par le traité de Corbeil de 1258, après l'échec de l'intervention aragonaise lors de la croisade des albigeois. Le Roussillon et le Nord de la Cerdagne sont alors inclus dans la Catalogne. En 1283, la principauté de Catalogne a célébré l'officialisation d'un Cort General (le parlement) régulier, qui a approuvé les constitutions catalanes et, en 1359, a créé la Députation du General (ou Generalitat), consolidant ainsi le système de gouvernement de la monarchie pactiste ou contractuelle, qui caractérise la Catalogne jusqu'à l'établissement de l'absolutisme au XVIIIe siècle. Par ailleurs, les comtes et les Corts ont lancé la compilation, à partir du XIIe siècle, de l'ensemble des us et coutumes qui forment les Usages de Barcelone, base du droit catalan [réf. nécessaire].

    La principauté de Catalogne amorce son déclin avec la peste noire de 1348 qui touche durement les principales cités de la principauté (à commencer par Barcelone), ainsi qu'à la disparition du roi Martin Ier d'Aragon, le Vieux, dernier souverain de la maison de Barcelone, mort sans héritier en 1410 [réf. nécessaire].

    Une Catalogne en retrait à l'époque moderne (XVe siècle-XVIIIe siècle)
     
    La guerre des faucheurs (des Segadors).
     
    Partition de la Catalogne (1659).

    À l'extinction de la dynastie catalane d'Aragon en 1410, l'élection du Castillan Ferdinand Ier le Juste en 1412 est suivie par les règnes de ses fils Alphonse V (de 1416 à 1458) puis Jean II (déjà associé au trône tandis que son frère guerroie en Italie).

    En 1462, une rébellion se produit contre Jean II d'Aragon. À cette occasion, le Roussillon et la Cerdagne sont donnés en gage au roi de France Louis XI qui les occupe militairement. Le conflit dure jusqu'en 1472, et Jean finit par triompher des prétendants opposés.

    Le fils de Jean II, Ferdinand II d'Aragon dit le Catholique, épouse en 1469 celle qui deviendra Isabelle la Catholique. Il en soutient les prétentions à succéder à Henry de Trastamare sur le trône de Castille, et, l'issue de la Guerre de Succession de Castille, le couple s'impose. L'Aragon, dont la Catalogne, est en union dynastique avec la Castille. Après l'invasion du royaume de Navarre en 1512, les monarchies ibériques furent formellement réunies en une seule monarchie d'Espagne en 1516. Chaque royaume de la monarchie conservait ses institutions politiques et maintenait ses propres parlements, lois, administration et monnaies séparées [réf. nécessaire]. Mais la Castille est l'entité dominante

    Lorsque Christophe Colomb fit sa découverte dans l'Amérique lors d'une expédition commanditée par l'Espagne, il commença à déplacer le centre de gravité économique et commercial de l'Europe (et les ambitions de l'Espagne) de la Méditerranée à l'océan Atlantique. Castille et Aragon étaient des entités séparées jusqu'en 1716 malgré une couronne partagée et les colonies nouvellement établies dans les Amériques et le Pacifique étaient castillans. Pendant trois siècles, les Catalans se rebellent à de nombreuses reprises pour défendre leurs droits face à un pouvoir castillan de plus en plus expansionniste et cherchent à échapper à l'effort militaire de l'Empire espagnol [réf. nécessaire].

    En 1640 éclate la révolte des faucheurs (Segadors). Les Catalans s'opposent au centralisateur ministre Olivares qui veut supprimer leurs privilèges locaux pour les faire participer à l'effort de guerre, jusque-là supporté seul par la Castille [réf. nécessaire]. Les Catalans révoltés proclament dans un premier temps une république catalane, puis font appel à Louis XIII, proclamé comte de Barcelone [réf. nécessaire]. Par le traité des Pyrénées son fils Louis XIV conclut avec le roi d'Espagne une partition de la Catalogne [réf. nécessaire]. Le Roussillon, le Vallespir, le Conflent et le Nord de la Cerdagne rejoignent le royaume de France, tandis que le reste de la principauté, reconquis progressivement par le roi d'Espagne entre 1644 et 1652, se voit reconnaître le respect des lois et institutions catalanes. Els Segadors (Le chant des Faucheurs) est l'hymne national [réf. nécessaire] officiel catalan.

    Pendant la guerre de Succession d'Espagne, la Catalogne, tout comme l’ensemble de la Couronne d’Aragon, choisit le camp de la maison des Habsbourg contre celle des Bourbons du petit-fils Philippe de Valois de Louis XIV. Le conflit est porté en terre ibérique à partir de 1704, et se termine pour la Catalogne le 11 septembre 1714, date de la prise de Barcelone par les troupes franco-espagnoles après près d'un an de siège. En 1886, cette date sera choisie comme fête nationale [réf. nécessaire] de la Catalogne (Diada Nacional de Catalunya).

    La nouvelle dynastie affirme l'instauration d'une monarchie absolue et centralisée par les décrets de Nueva Planta (« nouvelle base » ). La nouvelle organisation est inspirée du modèle français, et comme ailleurs les usages, la Cort General et les autres institutions du royaume d’Aragon, de Valence et des Baléares, qui constituaient la couronne aragonaise, sont abolis. Le décret (du 16 janvier 1716) concernant l'Aragon, dont la Catalogne, a aussi pour but et effet de punir les vaincus : les fonctions nouvelles qui remplacent les anciennes passent aux mains de fidèles du Roi. Le Castillan est imposé dans l'enseignement et dans l'administration. Ne subsiste que le droit civil, et quelques privilèges fiscaux et militaires. L'indépendance de l'Aragon, et donc de la Catalogne, est terminée. La Catalogne sort brisée et soumise de cette épreuve, et il faut attendre plus d'un siècle pour assister à sa renaissance.

    La Catalogne contemporaine (depuis le XIXe siècle)
     
    Vue du palais national (aujourd'hui musée national d'art de Catalogne) pour l'Exposition universelle de 1929 à Barcelone.
    Renaissance culturelle et essor industriel (XIXe siècle)

    La Catalogne est annexée à l'Empire français par Napoléon Ier du 26 janvier 1812 au 10 mars 1814 et divisée en quatre départements [réf. nécessaire]. Le règne de Ferdinand VII (a régné 1808-1833) a vu plusieurs soulèvements catalans et après sa mort, le conflit sur la succession entre les absolutistes « carlistes » partisans de Carlos María Isidro et les partisans libéraux d'Isabelle II a conduit à la Première Guerre carliste, qui a duré jusqu'en 1840 et était particulièrement virulent sur le territoire catalan [réf. nécessaire]. La Catalogne est divisée. Les zones les plus industrialisées soutiennent le libéralisme et la bourgeoisie catalane tente de contribuer à la construction du nouvel État libéral [réf. nécessaire]. Le règne d'Isabelle II a été marqué par l'inefficacité administrative, le centralisme et les tensions politiques et sociales [réf. nécessaire]. Les libéraux se divisent bientôt en « modérés » et en « progressistes » et en Catalogne un courant républicain commence à se développer [réf. nécessaire]. Pendant le deuxième tiers du siècle, il y a eu plusieurs soulèvements progressifs à Barcelone et ailleurs [réf. nécessaire].

    Elle s'industrialise rapidement au XIXe siècle [réf. nécessaire], et entre ensuite dans l'ère industrielle avec beaucoup plus de dynamisme que la plupart des autres territoires espagnols [réf. nécessaire]. Le territoire catalan a vu la première ligne ferroviaire dans la péninsule Ibérique en 1848, reliant Barcelone à Mataró, construite avec capitaux privés [réf. nécessaire]. Comme dans la plus grande partie de l'Europe, la classe ouvrière s'est transformée en un prolétariat industriel, vivant et travaillant dans des conditions souvent inhumaines.

    Le développement économique entraîne une assez forte urbanisation comme l'atteste l'extension planifiée de Barcelone (Eixample), mais aussi le renouveau culturel de la Catalogne (la Renaixença) et un retour des revendications linguistiques et nationalistes catalanes (le catalanisme) [réf. nécessaire]. Au tournant du XXe siècle, la Catalogne est l'un des pôles de développement de l'Art nouveau, qui y prend le nom de modernisme catalan [réf. nécessaire], marqué par les productions d'architectes (Antoni Gaudí, Lluís Domènech i Montaner, Josep Puig i Cadafalch), de peintres (Ramon Casas, Santiago Rusiñol), de sculpteurs (Eusebi Arnau, Josep Llimona) et de revues proches du milieu catalaniste (L'Avenç). Cette effervescence culturelle culmine avec les expositions universelles qui se tiennent à Barcelone en 1888 puis en 1929-1930. Par la suite, d'autres acteurs majeurs de la scène artistique internationale au XXe siècle se sont formés ou se sont implantés fortement en Catalogne, comme Pablo Picasso, Salvador Dalí, Joan Miró ou Antoni Tàpies. Sur le plan musical, peuvent être cités Pau Casals, Jordi Savall ou les artistes lyriques José Carreras et Montserrat Caballé.

    Luttes et résistances pour la reconnaissance d'une identité (XXe siècle)
     
    Proclamation de la République à Barcelone, 14 avril 1931.

    Les anarchistes ont été actifs au début du xxe siècle et ont gagné, après une grève réussie qui a paralysé une grande partie de l'industrie de la Catalogne, la première journée de huit heures en Europe occidentale en 1919 [réf. nécessaire].

    En 1914, les partis catalanistes ont gagné la création de la Mancommunauté de Catalogne, sans autonomie spécifique, mais avec un ambitieux programme de modernisation [réf. nécessaire]. Elle est abolie en 1925 [réf. nécessaire] par la dictature espagnole de Miguel Primo de Rivera . En 1931 est proclamée la République catalane [réf. nécessaire] confédérée à l'Espagne à la suite de la victoire électorale des partis catalanistes de gauche et obtient en échange, après négociation avec le nouveau gouvernement de la République espagnole, un statut d'autonomie en 1932 qui ressuscite l'institution de la Généralité de Catalogne (en catalan : Generalitat de Catalunya), présidée par l'indépendantiste de gauche Francesc Macià. Sous la présidence de Francesc Macià (1931-1933) et Lluís Companys (1933-1940), tous deux membres de la Gauche républicaine de Catalogne (en catalan : Esquerra Republicana de Catalunya, ERC), la Généralité développe un programme social et culturel avancé, malgré la grave crise économique et les vicissitudes politiques de l’époque [réf. nécessaire]. Ce statut est suspendu en 1939 lorsque la Catalogne, fidèle à la République, se soumet aux troupes nationalistes de Franco à la fin de la guerre d'Espagne. En 1940, le président catalan, Lluís Companys, est arrêté en France par les Allemands, livré au régime franquiste qui le fait condamner et fusiller au château de Montjuïc.

     
    Destructions causées par un raid aérien allemand sur Granollers, 31 mai 1938.

    Durant la dictature franquiste, la répression politique concerne aussi les usages publics de la langue et des symboles de l'identité catalane [réf. nécessaire]. Les drapeaux, les hymnes comme Els Segadors ou le Cant de la Senyera, la célébration des fêtes comme la Diada Nacional, voire la sardane, sont considérés comme des signes de subversion et sont déclarés illégaux. Ainsi, le 19 mai 1960, l'interprétation du Cant de la Senyera par le public au palais de la musique catalane en présence de plusieurs ministres franquistes est l'élément central des événements du Palais de la Musique qui se soldent par la condamnation à sept ans de prison du jeune militant nationaliste Jordi Pujol[10]. Jordi Pujol, future figure du nationalisme catalan, premier président élu de la Généralité (le gouvernement regional de Catalogne) après la mort de Franco, à la tête de cette région espagnole pendant 23 ans (1980-2003) finira pour avouer une fraude fiscale qui a duré 34 ans [11]. Concernant l'enseignement, seules les leçons en langue « chrétienne » (castillane) sont autorisées. Les toponymes sont hispanisés, l'usage du catalan est interdit dans les administrations et en public, par l'introduction du slogan : « Si tu es Espagnol, parle espagnol ! » [réf. nécessaire]. Ceci va si loin que le chanteur Joan Manuel Serrat n'a pas le droit de participer au Concours Eurovision de la chanson 1968, parce qu'il veut y chanter la chanson La la la en catalan [réf. nécessaire]. La Catalogne, comme les autres régions aux identités spécifiques (comme le Pays basque, par exemple), commence par réagir en cultivant sa culture dans le domaine privé, puis en s'abstenant massivement aux votes populaires de toutes sortes [réf. nécessaire]. Cette résistance passive persiste de façon majoritaire jusque dans les années 1970, ayant trouvé au début des années 1960 son expression dans la Nova Cançó (la nouvelle chanson) [réf. nécessaire]. Les compositeurs de chansons tout d'abord anonymes trouvent leurs modèles dans le Folk anglo-saxon, dans la chanson ou dans leur patrimoine de chansons populaires [réf. nécessaire]. L'usage s'est tout particulièrement développé de chanter dans les arrière-salles de cafés des chansons en catalan, interdites dans l'espace public [réf. nécessaire]. Les compositeurs écrivent eux-mêmes leurs œuvres, et en raison de la répression toujours menaçante, ne se produisent que dans des cadres modestes [réf. nécessaire]. Les chants ont souvent pour sujet le sentiment d'allégeance à un groupe [réf. nécessaire]. Parmi les représentants connus de la Nova Cançó, on compte Lluís Llach (notamment avec sa chanson L'Estaca, le pieu, avec laquelle il faisait allusion au régime dictatorial et qui devient l'hymne de la résistance au franquisme), Francesc Pi de la Serra, Maria del Mar Bonet et Raimon. En Catalogne, l'entrée en scène de Raimon le 18 mai 1968 (connue comme le 18 de maig a la villa) est devenu un des événements forts de cette lutte [réf. nécessaire], avec les centaines de milliers de spectateurs affluant malgré les policiers distribuant des coups de matraque autour d'eux[12]. L'abbaye de Montserrat, où sont dites des messes dans la langue catalane interdite, devient aussi connue dans ce contexte [réf. nécessaire]. Le chant de louanges à la Vierge Virolai de Montserrat a remplacé pendant l'ère franquiste l'hymne catalan interdit Els Segadors [réf. nécessaire].

     
    La flamme olympique sur le stade olympique Lluís-Companys de Barcelone lors des Jeux olympiques d'été de 1992.

    La guerre civile avait ravagé l'économie espagnole. L'infrastructure avait été endommagée, les travailleurs avaient été tués et les activités quotidiennes entravées. La reprise économique a été très lente et ce n'est que dans la seconde moitié des années 1950 que l'économie de la Catalogne a atteint les niveaux d'avant-guerre de 1936 [réf. nécessaire]. Après une période initiale où l'Espagne a tenté de construire une autarcie dans laquelle l'économie s'est peu améliorée, le régime de Franco a changé sa politique économique en 1959 et, dans les années 1960 et au début des années 1970, l'économie est entrée dans une période d'expansion économique rapide [réf. nécessaire].

    Après la mort de Franco, la Généralité de Catalogne est rétablie en 1977 avec le retour d'exil de son président Josep Tarradellas [réf. nécessaire]. Celui-ci occupe le poste par intérim jusqu'aux élections de 1980, qui voient Jordi Pujol, souverainiste catalan de centre-droit, plusieurs fois emprisonné sous la dictature franquiste, être élu président de la Généralité. Il occupe ce poste pendant six mandats consécutifs [réf. nécessaire]. Le père de Jordi Pujol fonde la Banca Catalana en 1958. Elle fait faillite en 1982 dans des circonstances peu claires, laissant un trou de 1,6 milliard d'euros [13] payé par le contribuable espagnol [14]. En 1984, le procureur général dépose une plainte contre Jordi Pujol et vingt anciens administrateurs de Banca Catalana pour des crimes de détournement et de complot [15]. Jordi Pujol parle alors de manœuvre de Madrid contre la Catalogne. En novembre 1986, la session plénière extraordinaire de la Cour territoriale de Barcelone (composée de 42 juges) estime que la preuve est insuffisante pour poursuivre le président de la Generalitat [15]. Fin juillet 2014, après que Jordi Pujol a reconnu une fraude fiscale, les médias espagnols font état des enquêtes de la justice sur sa famille et de sommes dépassant les cent millions d'euros se trouvant dans treize pays différents. Cet argent serait le résultat de « 23 à 30 ans de commissions sur des travaux publics ». Confronté à ces révélations, il doit renoncer à son poste de président honorifique du parti Convergence démocratique de Catalogne [11]. Son épouse et quatre de ses enfants auraient fait transiter près de 3,7 millions d'euros en un mois, en 2010, sur des comptes en Andorre et en Suisse. Un autre de ses fils, Oriol Pujol, ancien numéro deux de CDC et bras droit d'Artur Mas, a abandonné son siège au parlement catalan après avoir été mis en examen pour un scandale de corruption présumé [11]. La transition démocratique permet l'expression libre des idées indépendantistes et la restauration d'institutions autonomes. Commençant à se faire sentir durant les deux dernières décennies de la période franquiste, une forte effervescence économique et sociale s'ensuit, portée par le tourisme de masse, l'industrie (automobile par exemple, avec les usines Seat installées dans la zone franche de Barcelone depuis 1953), l'urbanisme innovant de Barcelone qui devient le lieu d'expression d'architectes à la renommée internationale ou les Jeux olympiques d'été de 1992. Par ailleurs, la Catalogne devient un territoire bien intégré aux grands réseaux de la mondialisation et de l'Union européenne, Barcelone étant classée dans la catégorie des villes mondiales « alpha » par le laboratoire d'idées GaWC [réf. nécessaire] tandis que l'eurorégion Pyrénées-Méditerranée est créée avec l'Aragon, les îles Baléares et les régions françaises de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon en 2004. Par ailleurs, un homme politique catalan, Josep Borrell, occupe la présidence du Parlement européen de 2004 à 2007 [réf. nécessaire].

    Le mouvement pour l'indépendance du début du XXIe siècle
     
    Manifestation indépendantiste de 2012 à Barcelone.

    La crise économique et du logement de la fin des années 2000 et du début des années 2010 ainsi que la décision du Tribunal constitutionnel espagnol d'invalider plusieurs dispositions du statut d'autonomie entraînent d'importantes tensions sociales et politiques en Catalogne de même qu'entre la communauté et le gouvernement central  [réf. nécessaire]. Cela aboutit à la montée du mouvement des Indignés et de l'indépendantisme catalan, caractérisé par la victoire de la liste Barcelone en commun de la gauche radicale et écologiste aux élections municipales de 2015 à Barcelone, permettant l'accession au poste de maire de l'activiste Ada Colau, et par celle de l'alliance indépendantiste Ensemble pour le oui aux élections au Parlement de Catalogne de la même année. Une déclaration sur le lancement du processus d'indépendance de la Catalogne est adoptée par le Parlement de Catalogne le 9 novembre 2015 [réf. nécessaire].

    Le 23 décembre 2016, un référendum pour l'indépendance de la Catalogne est annoncé. Ce dernier se tient le 1er octobre 2017 dans un contexte de vives tensions entre l'État espagnol, qui a déclaré cette consultation illégale, et la Généralité de Catalogne[16],[17]. En effet, le Tribunal constitutionnel espagnol a suspendu le 12 septembre 2017 la loi définissant les modalités légales de création d'un État catalan votée par le Parlement de Catalogne. Le parquet ordonne aux forces de police d'empêcher la tenue de tout référendum. Bien qu'étant soutenu par l'essentiel de ses homologues européens, le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy est vivement critiqué dans la presse internationale pour l'ampleur de la répression[18],[19],[20],[21],[22].

    Lors d'une intervention devant le Parlement réuni le 10 octobre 2017, Carles Puigdemont proclame que « avec les résultats du référendum, la Catalogne a gagné le droit d'être un État indépendant ». Peu après la fin de la séance, les députés indépendantistes, bien que minoritaires à la suite des élections de 2015 (47,7 % du vote populaire), signent une déclaration qui reconnaît « la République catalane comme État indépendant et souverain, fondé sur le droit, démocratique et social ». Bien que le texte n'y fasse pas référence, son application est suspendue en conséquence du discours de Carles Puigdemont devant les parlementaires, « pour entreprendre un dialogue, arriver à une solution négociée pour avancer face aux demandes du peuple catalan »[23]. La déclaration ne sera pas publiée au Journal officiel de la communauté autonome et n'a pas été formellement approuvée par un vote des députés, ce qui la laisse sans valeur ni effet juridiques aux termes de la loi de transition juridique, qui imposait une proclamation par le Parlement réuni en session[24].

    Le 12 octobre 2017, la chaîne de télévision française France24 publiait un article avec des exemples de fake news « Images d'une grève de mineurs de cinq ans, un jeune garçon paralysé et les doigts cassés d'une femme : les images qui envahissent les médias sociaux espagnols pendant la crise de l'indépendance de la Catalogne ont une chose en commun. Ce sont toutes de fausses nouvelles » [25].

    Le 27 octobre 2017, la Catalogne engage un « processus constituant » pour se séparer de l'Espagne[26] suivi quelques minutes plus tard par un vote du Sénat espagnol autorisant la mise sous tutelle de la Catalogne en vertu de l'article 155 de la Constitution[27]. Le 14 octobre 2019, neuf dirigeants indépendantistes catalans sont condamnés à des peines allant de neuf à treize ans d’emprisonnement [réf. nécessaire]. Ces condamnations entrainent en protestation de fortes mobilisations [réf. nécessaire]. Le 17 octobre 2019, le quotidien français Le Monde publiait des informations à propos de la radicalisation d´« une partie du mouvement indépendantiste »[28]. Le 18 octobre, la manifestation est durement réprimée par la police, faisant 579 blessés, dont quatre personnes qui ont perdu un œil à cause de l’utilisation de balles en caoutchouc[29]. Le 18 octobre, la journaliste française Elise Gazengel publiait dans son compte de Twitter qu´avec d´autres journalistes, ils avaient remarqué que « certains casseurs ne parlent même pas espagnol. Le ministère de l'Intérieur confirme ce matin que des anarchistes allemands et français ont été détectés hier »[30].

    Selon une enquête journalistique publiée en mai 2022, la Russie aurait poussé la Catalogne à proclamer son indépendance, en lui promettant un appui militaire et financier en échange de facilités pour y créer une place financière pour cryptomonnaies[31],[32].

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