Contexte de Bangladesh

Le Bangladesh (prononcé en français : /bɑ̃.ɡla.dɛʃ/ ; bengali : বাংলাদেশ  /ˈbaŋlad̪eʃ/ , littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh (en bengali গণপ্রজাতন্ত্রী বাংলাদেশ, Gônoprojatontri Bangladesh), est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie.

Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de la partition des Indes en 1947, quand le pays devint la partie orientale du Dominion du Pakistan, devenu en 1956 la république islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties du Pakistan, fondé sur leur religion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux 1 600 ...Lire la suite

Le Bangladesh (prononcé en français : /bɑ̃.ɡla.dɛʃ/ ; bengali : বাংলাদেশ  /ˈbaŋlad̪eʃ/ , littéralement « le pays du Bengale »), en forme longue la république populaire du Bangladesh (en bengali গণপ্রজাতন্ত্রী বাংলাদেশ, Gônoprojatontri Bangladesh), est un pays du sous-continent indien. Situé au nord du golfe du Bengale, quasiment enclavé dans l'Inde, il a une petite frontière commune avec la Birmanie.

Les frontières de la région qui constitue aujourd'hui le Bangladesh résultent de la partition des Indes en 1947, quand le pays devint la partie orientale du Dominion du Pakistan, devenu en 1956 la république islamique du Pakistan. Le lien entre les deux parties du Pakistan, fondé sur leur religion majoritaire commune, l'islam, s'est révélé fragile face aux 1 600 km qui les séparaient. Soumis à une discrimination politique et linguistique — l'ourdou étant proclamé langue officielle du Pakistan — ainsi qu'à une négligence économique de la part du pouvoir aux mains du Pakistan occidental, les Bengalis du Pakistan oriental déclarent l'indépendance en 1971, appuyés par l'Inde et l'URSS. Un conflit d'une grande violence s'ensuit, faisant entre trois cent mille et trois millions de morts, dix millions de réfugiés et au moins 200 000 viols avérés. Malgré sa libération, le Bangladesh voit son développement marqué par des troubles politiques, avec quatorze chefs de gouvernement et au moins quatre coups d'État dans les années qui suivent.

Avec plus de 1 251 hab/km2 en 2016, le Bangladesh est l'un des pays du monde dont la population est la plus dense. Géographiquement, l'essentiel du Bangladesh est occupé par le delta du Gange avec une superficie totale de 105 000 km2. C'est une plaine fertile mais sujette aux cyclones tropicaux et inondations des moussons.

Le gouvernement est une démocratie parlementaire. Il est membre du Commonwealth depuis 1972, de l'ASACR, du BIMSTEC, de l'OCI, et du D-8.

Plus à propos Bangladesh

Informations de base
  • Devise Taka
  • Indicatif d'appel +880
  • Domaine Internet .bd
  • Mains voltage 220V/50Hz
  • Democracy index 5.99
Population, Area & Driving side
  • Population 169356251
  • Zone 147570
  • Côté conduite left
Historique
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    Karshapana, monnaie en argent datant de la dynastie Maurya (British Museum).
     
    Détail du mur du temple de Kantanagar.
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    Karshapana, monnaie en argent datant de la dynastie Maurya (British Museum).
     
    Détail du mur du temple de Kantanagar.
     
    Le fort de Lalbagh, à Dacca.
     
    Carte du Bengale oriental en 1907-1909, sous domination britannique.

    Il existe des vestiges d'une civilisation datant d'il y a quatre mille ans dans la région du Bengale[1],[2], alors peuplée de Dravidiens, Tibéto-Birmans et Austro-Asiatiques. L'origine exacte du mot « Bangla » ou « Bengal » est inconnue, quoiqu'on les pense dérivés de « Bang », le nom d'une tribu parlant le dravidien et installée dans la région aux environs de -1000[3].

    Le royaume de Gangaridaï (en) est formé au plus tôt au XIIe siècle av. J.-C., après l'arrivée des Indo-Aryens ; ce royaume s'unira avec le Bihar sous les empires Magadha et Maurya. Le Bengale devient plus tard partie de l'empire Gupta des IIIe au VIe siècles. Après sa dissolution un Bengali appelé Shashanka (en) fonde un empire riche mais de courte vie ; il est considéré comme le premier roi indépendant de l'histoire du Bangladesh. Après une période d'anarchie, la dynastie bouddhiste Pala règne sur la région pendant quatre siècles, suivis d'un règne plus court de la dynastie Sena hindoue. L'islam est introduit au Bengale au XIIe siècle par des missionnaires soufis ; d'amples conquêtes musulmanes contribuent à le propager dans la région[4]. Un général turc, Bakhtiyar Khalji, bat Lakshman Sen de la dynastie Sen et conquiert de grandes étendues du Bengale. La région est dominée par des dynasties de sultans et des seigneurs féodaux pendant plusieurs siècles. Au XVIe siècle, l'Empire moghol contrôle le Bengale et Dacca devient un centre provincial important de l'administration moghole.

    Les commerçants européens arrivent vers la fin du XVe siècle, leur influence grandissant peu à peu jusqu'à ce que la Compagnie britannique des Indes orientales arrive à contrôler le Bengale à la suite de la bataille de Plassey en 1757[5]. Peu après, démarre la terrible famine au Bengale de 1770, dans la zone où combat la compagnie anglaise, ce qui déclenche une grave crise financière et provoque une série de faillites en Europe.

    La rébellion sanglante de 1857, connue sous le nom de révolte des cipayes, aboutit à un transfert du pouvoir à la Couronne, avec un vice-roi à la tête de l'administration[6]. Pendant la période coloniale la famine est récurrente dans tout le sous-continent indien ; la Grande famine bengale de 1943 fera jusqu'à 3 millions de morts[7].

    Entre 1905 et 1911, il y eut une tentative avortée de diviser la province du Bengale en deux zones, avec Dhaka capitale de la zone orientale[8]. Quand l'Inde est divisée en 1947, le Bengale est également divisé pour des raisons religieuses ; la partie occidentale est donnée à l'Inde et la partie orientale devient une province du Pakistan appelée Bengale oriental (plus tard renommée Pakistan oriental), avec sa capitale à Dhaka[9].

    En 1950, les réformes territoriales aboutissent à l'abolition du système féodal zamindari[10]. Toutefois, malgré le poids économique et démographique de l'est, le gouvernement et les forces militaires pakistanaises furent largement dominés par la haute société de l'ouest. Le Mouvement pour la Langue de 1952 est le premier signe de tension entre les deux parties du Pakistan[11]. L'insatisfaction à l'égard du gouvernement sur les problèmes économiques et culturels augmente dans la décennie qui suit, pendant laquelle la Ligue Awami émerge comme voix politique de la population bengalophone. Elle agit pour l'autonomie dans les années 1960. En 1966, son président, Sheikh Mujibur Rahman, est emprisonné ; il est libéré en 1969 après une insurrection populaire.

    En 1970, un énorme cyclone appelé Bhola dévaste la côte du Pakistan oriental ; le gouvernement réagit lentement. La colère de la population bengalie grandit quand Sheikh Mujibur Rahman, dont la Ligue Awami avait obtenu la majorité au Parlement aux élections de la même année[12], est empêché d'entrer en fonction. Après avoir mis en scène des pourparlers avec Mujibur, le président Muhammad Yahya Khan le fait arrêter la nuit du 25 mars 1971 et lance l'Opération Searchlight[13], une attaque militaire soutenue sur le Pakistan oriental. Les méthodes employées furent très sanglantes ; la violence de la guerre provoqua la mort de nombreux civils[14]. Parmi les cibles les plus importantes, on trouve des intellectuels et des hindous ; environ dix millions de réfugiés s'enfuient en Inde[15]. Les estimations du nombre de morts vont jusqu'à 3 millions de personnes[16],[17].

    La plupart des dirigeants de la Ligue Awami quittent le pays et installent un gouvernement en exil à Calcutta, en Inde. La guerre de libération du Bangladesh dure neuf mois. La guérilla menée par les Mukti Bahini (Freedom Fighters) et les troupes bengalies sont finalement aidés par les Forces armées indiennes en décembre 1971, lors de la Troisième guerre indo-pakistanaise. Sous le commandement du lieutenant général Jagjit Singh Aurora (en), l'armée de terre indienne remporte une victoire décisive sur les Pakistanais le 16 décembre, prenant plus de 90 000 prisonniers de guerre[18].

    Après son indépendance, le Bangladesh devient une démocratie parlementaire avec Mujibur comme Premier ministre. Aux élections parlementaires de 1973, la Ligue Awami remporte la majorité absolue. Une famine touche le pays en 1973 et 1974[7]. Début 1975, se met en place un gouvernement socialiste à parti unique dirigé par Mujibur et le BAKSAL (en). Le 15 août 1975, Mujibur et sa famille sont assassinés par des officiers militaires[19]. Pendant la guerre, se produisent des violences sexuelles à très grande échelle.

    Une série de coups d'État et contre-coups-d'État dans les trois mois suivants culmine avec l'arrivée au pouvoir du général Ziaur Rahman (« Zia »), qui réinstalle le système politique précédent, avec plusieurs partis, et fonde le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP). Zia est assassiné en 1981 par des militaires[19]. Le chef d'État suivant est le général Hossain Mohammad Ershad, qui accède au pouvoir par un coup d'État sanglant en 1982 et y reste jusqu'en 1990 quand il est forcé à démissionner sous la pression de donateurs occidentaux à la suite d'un changement majeur en politique internationale après la fin de la Guerre froide et des dictateurs communistes. Depuis lors, le Bangladesh est à nouveau une démocratie parlementaire. La veuve de Zia, Khaleda Zia, mène le BNP à une victoire parlementaire aux élections générales de 1991 et devient la première femme Premier ministre dans l'histoire du pays. Toutefois, la Ligue Awami, dirigée par Sheikh Hasina, l'une des filles de Mujib ayant survécu à l'assassinat, prend le pouvoir aux élections suivantes en 1996. Elle perd en faveur du BNP en 2001.

    Le 11 janvier 2007, à la suite de graves violences, un gouvernement par intérim est mis en place pour organiser les élections. Le pays souffre d'une corruption intense[20], du désordre et de la violence politique. Supprimer la corruption à tous les niveaux de l'État est la priorité du nouveau gouvernement. Ainsi, beaucoup de personnalités politiques, de fonctionnaires et de membres des partis politiques ont été arrêtés pour corruption.

    À partir de 2015, le pays voit surgir une recrudescence de crimes et d'attentats islamistes[21]. Pour essayer d'y mettre un terme, le premier ministre Sheikh Hasina a demandé à la cour suprême de mettre à l'examen la constitutionnalité du statut de religion officielle octroyé à l'islam en 1988[22].

    (en) G. Bharadwai ; The Ancient Period ; dans R.C. Majumdar ; History of Bengal ; B.R. Publishing Corp. ; 2003. (en) 4,000-year old settlement unearthed in Bangladesh ; Xinhua ; 12 mars 2006. (en) James Heitzman et Robert L. Worden ; Early History, 1000 B.C.-A.D. 1202 ; dans A Country Study: Bangladesh ; Library of Congress, Federal Research Division ; 1989. (en)R. Eaton ; The Rise of Islam and the Bengal Frontier ; University of California Press ; 1996 ; (ISBN 978-0-520-20507-9)[réf. incomplète] . (en) C. Baxter ; Bangladesh, From a Nation to a State ; Westview Press ; 1997 ; (ISBN 978-0-8133-3632-9). Dorénavant Baxter. Baxter, pages 30-32. ↑ a et b (en)Amartya Sen ; Poverty and Famines ; Oxford University Press ; 1973 ; (ISBN 978-0-19-828463-5)[réf. incomplète]. Baxter, pages 39-40. (en) L. Collins et D. Lapierre ; Freedom at Midnight ; 18e édition ; Vikas Publishers ; New Delhi ; 1986 ; (ISBN 978-0-7069-2770-2). Baxter, page 72. Baxter, pages 62-63. Baxter, pages 78-79. (en) Siddiq Salik ; Witness to Surrender ; Oxford University Press ; 1978 ; (ISBN 978-0-19-577264-7). (en) Case Study: Genocide in Bangladesh, 1971 ; Gendercide Watch. (en) R. LaPorte ; Pakistan in 1971: The Disintegration of a Nation ; Asian Survey ; 12 (2) ; 1972 ; pages 97-108. (en) Matthew White ; Death Tolls for the Major Wars and Atrocities of the Twentieth Century: Bangladesh ; novembre 2005. (en) The Bangali Genocide, 1971 ; Virtual Bangladesh. (en) S. Burke ; The Postwar Diplomacy of the Indo-Pakistani War of 1971 ; Asian Survey ; 13 (11) ; 1973 ; pages 1036-1049. ↑ a et b (en) A. Mascarenhas, Bangladesh: À Legacy of Blood, Holder & Stoughton, Londres, 1986, (ISBN 978-0-340-39420-5). (en) Waliur Rahman, « Bangladesh tops most corrupt list », BBC News, 18 octobre 2005. Jean-Luc Racine, « Le péril djihadiste gagne le Bangladesh : Sur les braises de la guerre d’indépendance de 1971 », Le Monde diplomatique,‎ décembre 2016 (lire en ligne). Le Bangladesh pourrait abandonner l'islam comme religion d'État, Ian Hamel, Le Point, 9 mars 2016.
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