Parco Mediceo di Pratolino

( Villa di Pratolino )

La Villa di Pratolino est une villa médicéenne sise dans la localité de Pratolino, dans la commune de Vaglia, à 12 km au nord de Florence, en Toscane (Italie) au pied des montagnes Apennins. Bien que le palais d'origine ait été détruit en 1821, ses monuments et jardins, lesquels s'étendent sur une superficie de 30 ha, ont été classés au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2013. C'est la seule des villas construites par les Médicis qui n'a pas survécu.

 Détail de la villa d'origine peinte par Giusto Utens en 1598

En 1568, le Grand-Duc de Toscane, François Ier de Médicis (1549-1609), achète un terrain plutôt éloigné de Florence, situé dans une zone rude et escarpée au pied des montagnes Apennins. Il confie à l'architecte Bernardo Buontalenti la charge d'édifier une splendide villa pour lui et sa maîtresse vénitienne, la célèbre Bianca Capello (qu'il épousera plus tard). La villa et les jardins se devaient de représenter une demeure princière fastueuse où tout devait être de la plus grande magnificence.

L'architecte acheva la construction en un seul chantier, de 1569 à 1575, avec l'aide de Cosimo Lotti pour les systèmes hydrauliques ; l'aménagement du parc a été terminé en 1583. Les travaux n'étaient pas même finis que déjà, les Merveilles de Pratolino étaient l'objet d'exaltation et d'éloges via de petits poèmes, de descriptions et de récits, qui justifiaient presque le coût exorbitant des scudi (écus) payés par le Grand-Duc (en comparaison, c'était le double des dépenses qu'a nécessité la construction du palais florentin la Galerie des Offices (1560-1581).

Ceint d'un grand parc de sapins, le palais comportait au rez-de-chaussée un ensemble de jeux artificiels avec des automates, des jeux d'eau dits « de plaisanterie » (scherzi d’acqua), et des décors avec statues antiques, nacres et marbres précieux. Le parc était tout aussi luxueux, avec des trouvailles pleines de fantaisie et des fontaines monumentales, reflet de la personnalité du grand-duc, grand amateur d'étrangetés de la Nature, d'alchimie et de fantaisie, ce qu'illustre bien un autre chef-d’œuvre qu'il a commandé : son cabinet de travail Studiolo au Palazzo Vecchio de Florence (1570-1572).

Dans la base haute du palais, s'ouvrait une série de grottes artificielles pleines de fantaisie : la Grotte du Déluge, la Grotte de Galatée, la Grotte du Poêle, celle de l'Éponge et de la Samaritaine, dans laquelle se trouvaient des automates hydrauliques. Enclin à la solitude et à l'évasion, François Ier de Médicis avait l'habitude, lors des étés caniculaires, de s'y enfermer avec Bianca Cappello pour des banquets secrets au frais. En 1579, devenus tous deux veuve et veuf, et les travaux du palais étant suffisamment avancés, François Ier de Médicis y célèbre son mariage avec Bianca Cappello.

Bien que le palais et ses fontaines étaient entretenues, ceux-ci sont complètement négligés après la mort - par empoisonnement, semble-t-il - de François Ier et de son épouse les 19 et 20 octobre 1587. La villa di Pratolino est peu fréquentée par les grand-ducs suivants. Bien qu'elle ait été un modèle culturel imité dans toute Europe, l'on commence, dès le XVIIe siècle à enregistrer les premières disparitions de statues et d'installations hydrauliques. La propriété est laissée à l'abandon. Les douze kilomètres qui la séparent de Florence, et le fait qu'elle a appartenu à Bianca Cappello (qui était détestée), ont accéléré la ruine de Pratolino. Un touriste allemand en visite en 1798 est impressionné par le romantisme des ruines[1].

Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que le prince héréditaire Ferdinand III de Médicis (1663-1713) s'inquiète de l'état du domaine. Semblable à son aïeul, il aime collectionner les choses rares et curieuses ; il se prend d'affection pour Pratolino et procède à une restauration et à des embellissements avec de nouvelles œuvres artistiques : des fresques de Pier Dandini (1646-1712), Anton Domenico Gabbiani (1652–1726), Sebastiano Ricci et Crescenzo Onofri ; un nouveau théâtre réalisé par Anton Maria Fers et Ferdinand Coqs de Bibbiena (1697 ; de nouvelles statues pour le parc). Ferdinand ne deviendra jamais grand-duc ; il meurt prématurément en 1713.

 La villa di Pratolino en 1744 (gravure de Giuseppe Zocchi (1711-1767). Le 1er bâtiment de la façade a été démoli ; l’entrée s'ouvre maintenant sur une cour dans le renforcement des deux bâtiments latéraux.

À l'avènement de la Maison de Lorraine, les grands domaines sont désormais trop coûteux pour pouvoir survivre financièrement, et surtout, ils ne sont plus un endroit de détente. La Maison de Lorraine vend quelques-unes de ses villas et se désintéresse de Pratolino, qui n'est plus qu'une réserve de chasse. De nombreuses statues sont transférées au Jardin de Boboli de Florence (qu'on était en train d'agrandir) jusqu'à ce qu'en 1819 le Grand-duc Ferdinand III de Toscane et archiduc d'Autriche (1769-1824), transforme les splendides jardins à l'Italienne en jardins à l'anglaise (œuvre de l'ingénieur Joseph Fritsch). Il fait agrandir la surface du parc de 20 à 78 hectares. Le parc devient alors l'un des jardins les plus romantiques jamais vus en Toscane. Joseph Fritsch démolit le palais en 1820 avec des mines. En cause, l'humidité et les infiltrations d'eau dues aux grottes du sous-sol et à ses jeux d'eau qui avaient attaqué les fondations. Ainsi disparaît la villa qui, aux dires de certains, avait été la plus somptueuse et la plus extravagante des villas Médicis, un « théâtre de délices, de magnificence et de confort ».

L'archiduc d'Autriche et ancien Grand Duc de Toscane Léopold II de Toscane en hérite en 1837. En 1872, ses héritiers vendent le domaine au prince russe Paul Pavlovitch Demidoff pour 300 000 lires. Il ne restait alors rien du palais. Le prince restructure les bâtiments rescapés de la villa : les écuries, la chapelle et la ferme. Il restaure les deux bâtisses de la paggeria (dans lesquels les pages étaient formés pour le service), construites par Buontalenti, et s'y installe avec sa famille. L'architecte Emilio De Fabris les agrandit et en fait une nouvelle villa qui prend le nom de Villa Demidoff ; le parc porte aussi ce nom. À la mort de la dernière descendante des Demidoff en 1955, son petit-fils, Paolo Karageorgevic, prince de Yougoslavie, hérite du Pratolino ; il vend tout le mobilier de la villa en 1969 et tente de construire des lotissements dans le parc. En 1982, la province de Florence rachète la propriété et a récemment ouvert le parc au public.

Il s'agit d'Ernst Moritz Arndt. La référence se trouve dans l'ouvrage de Webster Smith, "Pratolino", The Journal of the Society of Architectural Historians, 1961
Photographies by:
Statistics: Position
806
Statistics: Rank
131152

Ajouter un commentaire

Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Sécurité
359287164Cliquez/appuyez sur cette séquence : 7188

Google street view

Où pouvez-vous dormir près de Villa di Pratolino ?

Booking.com
487.403 visites au total, 9.187 Points d'interêts, 404 Destinations, 29 visites aujourd'hui.