Réserve nationale Tambopata

La réserve nationale Tambopata (espagnol : Reserva nacional Tambopata) est une réserve nationale du Pérou située dans la région de Madre de Dios. La réserve actuelle est issue d'une zone réservée fondée en 1977 et gérée par l’américain Max Gunther. Elle a été créée le et occupe une superficie de 274 690 ha. Elle exerce un attrait touristique et scientifique majeur grâce à sa biodiversité remarquable. L'écosystème est localement menacé par l'orpaillage et la surexploitation de la forêt, d'où son rôle majeur dans la protection de l'environnement. Le statut de réserve nationale permet aux peuples autochtones, principalement les Esse Ejja, de conserver une certaine autonomie et à une agriculture contrôlée de perdurer.

Vers 1975, deux hommes d'affaires, l'américain Max Gunther et Pepe Rada, dirigent Peruvian Safaris, une compagnie qui organise des expéditions de chasseurs à travers la jungle péruvienne. Lorsque le gouvernement interdit la chasse des trois plus gros gibiers (le jaguar, l'ours à lunettes et le cerf des Andes), ils décident de se tourner vers le tourisme et de s'implanter à Puerto Maldonado, doté d'un aéroport, proche de Cuzco et situé au cœur d'une forêt encore préservée. Après l’acquisition d'une parcelle de 105 hectares, Max Gunther achète la quasi-totalité des parts de la société et fonde en 1976 un lieu d'hébergement, Explorer's Inn (l'auberge de l'explorateur), inauguré par le président Francisco Morales Bermúdez. Il sollicite des scientifiques nord-américains dont les études préliminaires attestent de l'intérêt du site, ce qui permet de soutenir la création d'une zone réservée auprès du gouvernement en 1977, qui en confie alors la garde à la Peruvian Safaris. Le projet touristique se double alors d'un volet scientifique et d'un engagement en faveur de la protection de la nature[1]. Une première étude biotique est menée sous la direction de l'écologue David. L. Pearson en 1979[2].

La gouvernance collective de la réserve est issue d'un compromis entre l'État, les défenseurs de l’environnement, les acteurs économiques et les populations indigènes. En effet, le biologiste Charles Munn (en) et des environnementalistes militent dans les années 1990 pour que la zone réservée élargie de Tambopata-Candamo, approuvée en 1990, bénéficie d'un niveau de protection supérieur, tandis que les agriculteurs forestiers et les autochtones, ces derniers notamment regroupés au sein de la Federación Nativa del Río Madre de Dios y Afluentes (Fenamad), défendent le droit de rester sur le territoire qu'ils occupent et d'y maintenir des activités marchandes. Les autorités locales du département marquent leur désaccord avec le gouvernement. Le processus prend fin au terme de négociations houleuses et avec la création du Parc national Bahuaja Sonene en 1996 et de la Réserve nationale Tambopata en 2000[3].

(en) « Max Gunther (1925-2018) », sur tambopata.org.uk (consulté le 8 avril 2020). (en) Terry L. Erwin, « Tambopata Reserved Zone, Madre de Dios, Peru : History and Description of the Reserve », Revista peruana de entomologia, vol. 27,‎ décembre 1984, p. 1-8 (lire en ligne, consulté le 8 avril 2020). (en) José Carlos Orihuela, « Assembling participatory Tambopata : Environmentality entrepreneurs and the political economy of nature », Forest Policy and Economics, vol. 80,‎ 2017, p. 52-62 (DOI 10.1016/j.forpol.2017.03.010)
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