Jerash est le chef-lieu de la province de Jerash dans le royaume de Jordanie. La population de l'agglomération dépasse 120 000 habitants.
La ville moderne s'est établie autour du site de l'antique cité de Gérasa, parfois francisée en Gérase.
Le site archéologique est inscrit depuis 2004 sur la liste indicative du patrimoine mondial de l'Unesco.
Gérasa a été fondée durant le IVe siècle av. J.-C., sur une implantation ancienne. Selon ses habitants, la ville aurait été fondée par Alexandre le Grand en faveur de vétérans de son armée, sous la direction de Perdiccas. Cette prétention s'est exprimée tardivement sous la forme d'une monnaie frappée pendant le règne de Caracalla au nom « d'Alexandre de Macédoine, fondateur de Gérasa[1] ». Néanmoins la cité n'a pris son essor qu'au IIe siècle av. J.-C., les fouilles n'ayant pas permis de trouver les traces d'un établissement antérieur[2].
La ville fit partie de la Décapole. Elle fut conquise en 84 av. J.-C.[3] par Alexandre Jannée qui y est mort en 76 av. J.-C. pendant le siège d'une forteresse voisine, Régaba. Elle est prise par le Nabatéen Arétas III en 73 av. J.-C., et enfin par les Romains (Pompée) en 63 av. J.-C. Ces derniers en firent une ville opulente : Gérasa reçut même la visite de l'empereur Hadrien en 129.
Gérasa devient siège d'un évêché au IVe siècle. Elle est ensuite pillée par les Perses en 614, puis les Arabes en 635. Elle subit ensuite plusieurs tremblements de terre, dont le plus dévastateur fut probablement celui de 747-748, qui affecta violemment de nombreuses autres villes de la région. Le coup de grâce lui fut donné par les affrontements entre Musulmans et Croisés lors des Croisades, où le temple d'Artémis fut transformé en forteresse par les Arabes.
Les premières fouilles furent effectuées dans les années 1920-1930 par les membres de l'équipe américano-britannique de l'université Yale, de l'American School of oriental research, et de la British School of Jerusalem ; après la publication du rapport Kraeling en 1938, sur toutes les fouilles faites sur le site jusque-là, celles-ci connaissent un moment de flottement avant d'être reprises véritablement dans les années 1980, notamment sous la forme d'un projet de coopération international, faisant appel à des archéologues du monde entier, le Jerash Archaeological Project. Chaque équipe se vit attribuer une portion du site à fouiller et à rénover. L'équipe française, dirigée par Jacques Seigne, s'occupe encore aujourd'hui de la rénovation du sanctuaire de Zeus.
La Jérash moderne a connu une extension très rapide et atteint désormais 135 000 habitants, selon le recensement de 2004. Cet accroissement rapide de la population est dû à l'immigration intérieure et à l'arrivée de nombreux réfugiés palestiniens.
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