Tibet

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Contexte de Tibet

Le Tibet, ou anciennement Thibet, (tibétain བོད་, Wylie : Bod, chinois : 西藏 ; pinyin : Xīzàng) est une région de plateau située au nord de l'Himalaya en Asie, habitée traditionnellement par les Tibétains et d'autres groupes ethniques (Monbas, Qiang et Lhobas) et comportant également une population importante de Hans et de Huis. Le Tibet est le plateau habité le plus élevé de la planète, avec une altitude moyenne de 4 900 m.

Sous l'appellation « Tibet historique », cette aire, revendiquée par le gouvernement tibétain en exil, est composée de trois régions traditionnelles :

  • l'Ü-Tsang : dont la plus grande partie du territoire est comprise dans la région autonome du Tibet ;
  • l'Amdo : éclaté entre les provinces du Qinghai, du Gansu et du Sichuan ;
  • le Kham : dont le territoire est partagé entre les ...Lire la suite

Le Tibet, ou anciennement Thibet, (tibétain བོད་, Wylie : Bod, chinois : 西藏 ; pinyin : Xīzàng) est une région de plateau située au nord de l'Himalaya en Asie, habitée traditionnellement par les Tibétains et d'autres groupes ethniques (Monbas, Qiang et Lhobas) et comportant également une population importante de Hans et de Huis. Le Tibet est le plateau habité le plus élevé de la planète, avec une altitude moyenne de 4 900 m.

Sous l'appellation « Tibet historique », cette aire, revendiquée par le gouvernement tibétain en exil, est composée de trois régions traditionnelles :

  • l'Ü-Tsang : dont la plus grande partie du territoire est comprise dans la région autonome du Tibet ;
  • l'Amdo : éclaté entre les provinces du Qinghai, du Gansu et du Sichuan ;
  • le Kham : dont le territoire est partagé entre les provinces du Sichuan et du Yunnan et la région autonome du Tibet).

La superficie du Tibet varie de 1 221 600 km2 pour la région autonome du Tibet à 2 500 000 km2 pour le « Tibet historique » ou « Grand Tibet ». La capitale historique qui, traditionnellement, concentre l'autorité religieuse et temporelle du Tibet, est Lhassa.

Les Tibétains, dont le nombre est de 6 millions en république populaire de Chine, parlent un des trois dialectes du tibétain, une langue de la famille tibéto-birmane, et pratiquent majoritairement le bouddhisme tibétain.

Plus à propos Tibet

Population, Area & Driving side
  • Population 3002166
  • Zone 2500000
Historique
  • Empire tibétain
     
    L’empire tibétain et son voisin chinois au VIIe siècle
    Empire tibétain (Royaume de Tubo) Chine des Tang Territoires turcs orientaux disputés entre plusieurs peuples, sous contrôle chinois de 630 à 682 Territoires turcs occidentaux disputés entre plusieurs peuples, sous contrôle chinois de 642 à 665
    Première diffusion du bouddhisme

    Au VIIe siècle, le Tibet unifié est fondé par Songtsen Gampo, qui crée par la guerre un vaste et puissant empire, qui, à son apogée, s'étend sur une bonne partie de l'Asie y compris certaines parties de la Chine[1].

    Afin de consolider ses alliances politiques, il prend pour épouses la princesse népalaise Bhrikuti, fille du roi Amsuvarma, et la princesse chinoise Wencheng Gongzhu, nièce de l'empereur Tang Taizong. Les Tibétains attribuent l’introduction du bouddhisme et la fondation du temple de Jokhang à ces deux reines, considérées comme deux incarnations du bodhisattva Tara.

    Entre 742 et 797 (?), Trisong Detsen, deuxième « roi selon la doctrine bouddhique », fait du bouddhisme la religion d'État, invite des maîtres indiens, dont Padmasambhava, Shantarakshita et Vimalamitra, à qui est attribuée l'introduction du bouddhisme tantrique au Tibet. Il y a traduction de textes bouddhiques du sanskrit en tibétain. L'expansion de l'empire se poursuit. Les Tibétains occupent la capitale chinoise Xi'an (Xi'an) en 763.

     
    Le Doring ou stèle devant la porte principale du Temple de Jokhang à Lhassa, 1950

    De 815 à 838, Tri Ralpachen est le troisième « roi selon la doctrine bouddhique ». On assiste à de nombreuses traductions en tibétain de textes bouddhiques sanskrits et chinois. La Chine et le Tibet signent plusieurs traités de paix. Le traité de paix sino-tibétain de 822, gravé sur trois piliers dont l'un est encore visible à Lhassa, place Chinois et Tibétains sur un rang d'égalité et établit les frontières entre les deux pays.

    De 838 à 842, sous le règne de Langdarma, qui fut assassiné par un moine, on assiste à la fin de la « première diffusion du bouddhisme » et le pays est à nouveau morcelé en petits fiefs.

    Deuxième diffusion du bouddhisme
     
    Chine, Dynastie Yuan mongole, 1294.
     
    Carte de la Chine, de la Tartarie-chinoise et du « Thibet » en 1734 par Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville.
     
    Carte de la Chine et du Tibet en 1864 par le géographe Samuel Augustus Mitchell.
     
    Carte de 1892 de l’« Empire chinois ». Le Tibet y est représenté inclus, comme le Turkestan oriental et la Mongolie.

    De la deuxième moitié du Xe siècle au XIIe siècle, on assiste à la deuxième diffusion du bouddhisme au Tibet. Des Tibétains se rendent en Inde auprès de grands maîtres. L'activité de traduction de textes bouddhiques reprend. Plusieurs grands maîtres fondent des écoles, ainsi Marpa le traducteur (1012-1097), dont un disciple, le célèbre Milarépa (1040-1123), est à l'origine de l'ordre des kagyus, et Khön Köntchok Gyalpo (1034-1102), qui fonde en 1073 l'ordre des Sakya. Enfin, Atisha, moine indien, arrive au Tibet en 1042 et fonde l'ordre des kadampas. Ce dernier ordre influera tant les ordres existants qu'il se répandra dans les autres ordres et disparaitra en tant que tel dans les siècles suivants. L'école se référant à la première diffusion du bouddhisme prend le nom de Nyingma (« les Anciens »).

    Cette diffusion s'étendra aux Mongols qui, s'ils s'imposent d'abord politiquement au Tibet, finiront par adopter le bouddhisme tibétain à partir de la dynastie Yuan.

    Le Tibet sous la domination des Mongols

    Selon Luciano Petech[2](p194), avant 1240 il n'y avait pas de contact entre le Tibet central et les Mongols. Puis, les Mongols ont alterné des attaques militaires violentes et des négociations afin d'obtenir une influence politique au Tibet par le biais du clergé lamaïste, donnant la préférence aux Sakyapa. Dans les années 1268-1270, le Tibet est organisé comme une région spéciale de l'empire Yuan, dirigée conjointement par l'empereur et les Sakyapa, représentés par un Précepteur impérial (ti-shih) résidant à Pékin. Ce partenariat fonctionnait à la fois au niveau local et des tribunaux. L'abbé de Saskya, lorsqu'il n'était pas identique au Précepteur impérial, était apparemment limité à un rôle spirituel. Le statut du Tibet était différent de celui d'États subordonnés comme la Corée ou l'Idiqut ouïgour, parce qu'il n'avait pas de dirigeant local résidant au Tibet même. Une opposition clandestine dirigée par les lamas de Brigung (en) éclatait à l'occasion, finalement écrasée en 1290. Après cette date, le pays fut pratiquement intégré à l'empire Yuan jusqu'au milieu du XIVe siècle. La révolte des Phagmogrupa, héritiers des Brigung, a rompu les liens du Tibet avec la Chine, à l'exception des missions de cérémonie, « et a rétabli l'indépendance du Tibet pendant près de quatre siècles[2](p194) » (nonobstant d'éventuels tributs).

    De 1270 à 1350, le Tibet se trouve sous le contrôle administratif de la dynastie Yuan à la suite de sa conquête par les chefs mongols Ködan Khan et Möngke Khan et l'unification de ses principautés religieuses et laïques. Fondée par Kubilaï Khan, la dynastie Yuan s'appuie sur la lignée des sakyapa du bouddhisme tibétain pour administrer le Tibet, recevant en échange ses enseignements spirituels. Depuis Pékin, un conseil général (xuānzhèngyuàn) administre les affaires religieuses et séculières du Tibet sous la houlette du tuteur ou précepteur impérial (dishi). Les régions de l'U et du Tsang sont divisées en 13 myriarchies (trikkor tchousoum), qui doivent chacune verser un tribut aux Mongols et leur fournir des soldats. À leur tête se trouvent treize myriarques (tripeun) nommés parmi les familles nobles ou les lignées religieuses[3].

    La première mesure administrative prise par les Mongols est un recensement couvrant le Tibet central. La deuxième mesure est l'instauration d'un système de relais de poste permettant la circulation rapide des émissaires impériaux comme des cavaliers porteurs des nouvelles ou des ordres du gouvernement de Pékin. Ces mesures et d'autres concernant les impositions et les milices, sont instaurées en 1268-1269[2]. Les Yuan instaurent également des lois qui prévalent dans l'ensemble des provinces chinoises et l'usage du calendrier. Ils interviennent directement dans les grandes décisions administratives comme la nomination et le renvoi des hauts fonctionnaires[4].

    Instauration de la régence sakyapa

    Le moine tibétain Drogön Chögyal Phagpa (1235-1280), chef de l'école sakyapa, rejoint la cour mongole de Kubilaï Khan et devient le précepteur spirituel de ce dernier. Kubilaï le nomme régent (dishi) de la région et lui donne le « pouvoir de régence sur les treize myriarchies du Tibet »[5].

    1357 voit la naissance de Tsongkhapa, fondateur de l'ordre des Gelugpa (les « Vertueux »), école dont seront issus les dalaï-lamas.

    Le Tibet durant la dynastie Ming

    En 1368 débute la dynastie chinoise des Ming qui durera jusqu'en 1644. Selon les historiens de la république populaire de Chine, la dynastie Ming patronnait l'activité religieuse du Tibet, mais également agissait en tant que souverain de la région tibétaine. Cependant pour la plupart des historiens hors de la RPC, la relation du Tibet et de la Chine était celle de la suzeraineté, et les titres Ming seulement nominaux, le Tibet restant une région indépendante hors du contrôle Ming, payant simplement un tribut jusqu'au règne de Jiajing (1521-1566), qui mit mis fin aux relations de la Chine avec le Tibet.

    Instauration d'une théocratie au XVIIe

    Au XVIe siècle, les gelugpas font appel à Güshi Khan, chef de la tribu mongole des Qoshots. Celui-ci envahit le Tibet en 1640, tue le roi du Tsang (Karma Tenkyong Wangpo) en 1642[6],[7],[8],[9] et donne le pouvoir à l'abbé du monastère de Drépung, Lobsang Gyatso, le Ve dalaï-lama[10], qui instaure, selon Samten G. Karmay, une théocratie marquée par la suprématie absolue du clergé et la subordination des laïcs (ou civils) à ce dernier[11].

     
    Carte de la Chine en 1789 par Johann Christian Hüttner

    De 1643 à 1959, le gouvernement du Tibet, à la tête duquel alternent le dalaï-lama et le régent du Tibet, n'est pas représentatif en raison de sa nature théocratique[12].

    Nombre d'orientalistes, de voyageurs et d'auteurs signalent la nature théocratique du régime tibétain. Léon Feer évoque l'« étrange théocratie » du Tibet[13] ; Jacques Bacot emploie l'expression « théocratie tibétaine »[14] ; Amaury de Riencourt parle de « la théocratie du Tibet »[15] ; Abdul Wahid Radhu évoque les bonnes relations qu'entretenaient les musulmans avec les autorités de « la théocratie bouddhiste que le Tibet constituait »[16] ; Stéphane Guillaume voit dans la dalaï-lama « le chef théocratique du gouvernement tibétain »[17] ; Claude B. Levenson voit dans le Potala « un des symboles les plus imposants de la théocratie tibétaine »[18].

    D'autres auteurs (les tibétologues Ishihama Yumiko et Alex McKay), utilisent le terme de gouvernement bouddhiste, union des fonctions spirituelle et temporelle, pour décrire le gouvernement développé par le 5e dalaï-lama (1617-1682), qui influencera les Mongols et les Mandchous[19],[20].

    En 1950, le Tibet est encore une théocratie bouddhiste, qualifiée par Dawa Norbu d'« isolée, fonctionnelle, peut-être unique en son genre parmi les divers régimes politiques du monde moderne »[21].

    Structuration du gouvernement

    Selon Roland Barraux, le gouvernement tibétain créé par le 5e dalaï-lama s'est laïcisé et structuré en passant de Drépung au Potala[22].

    Selon Fosco Maraini, si le dalaï-lama est le chef de l'État et du gouvernement, les laïcs occupent également de hautes fonctions dans l'administration des affaires publiques. Dans son ouvrage Tibet secret, il décrit ainsi le gouvernement du Tibet : le dalaï-lama dirigeait tant les affaires religieuses que laïques, à l'aide de deux organes principaux du gouvernement :

    le conseil religieux, Yik-tsang, composé de quatre membres de la communauté monastique, le conseil des ministres, Kashag, créé en 1721 par l'Empereur Kangxi[23], composé de quatre membres, Shapé, dont trois laïcs et un religieux.

    Le premier ministre religieux, Chikyap Chempo, et le premier ministre laïc, Lönchen, faisaient la liaison entre les conseils et le dalaï-lama. L’ensemble des ministres du conseil laïc contrôlait les affaires politiques, judiciaires et fiscales du Tibet[24].

    Empire mandchou

    Le 5e dalaï-lama, qui rendit visite à l'empereur Qing à Pékin, rétablit la relation de Chö-yon (de chapelain à donateur). Cette relation fut interprétée de façon différente par les empereurs Qing et les Tibétains[25].

    La dynastie Qing place l'Amdo sous son autorité en 1724 et incorpore le Kham oriental dans les provinces chinoises limitrophes en 1728. Un commissaire ou amban est envoyé à Lhassa en 1727. En 1750, l'amban et les Han et Mandchous habitant Lhassa sont tués lors d'une émeute. L'année suivante, les troupes envoyées par le gouvernement répriment la rébellion. Les meneurs et certains de leurs partisans sont exécutés et des changements sont apportés à la structure politique. Le dalaï-lama devient le chef du gouvernement ou kashag et l'amban voit son rôle accru dans la gestion des affaires tibétaines. Parallèlement, les Qing font en sorte de contrebalancer le pouvoir de l'aristocratie en mettant à des postes clés des responsables issus du clergé bouddhiste[26]. Selon l'historien italien Luciano Petech, à partir de 1751, le protectorat exercé par la dynastie Qing au Tibet prend sa forme définitive et demeure inchangé jusqu'en 1912, à l'exception de quelques aménagements en 1792 où, aux droits de contrôle et de regard donnés aux ambans, s'ajoute une participation directe au gouvernement tibétain[27].

    Selon l'ambassadeur de Chine à Singapour Hong Xiaoyong, de 1727 à 1911, ce sont en tout 57 ambans qui sont en poste au Tibet où ils ont la haute main sur l'administration locale pour le compte de l'autorité centrale[28].

    Selon le sociologue chinois Rong Ma[29], citant le tibétologue américain Melvyn Goldstein, la principale mission échue aux deux ambans et à leurs troupes était de s'assurer de la subordination du Tibet au pouvoir impérial, de maintenir le Tibet en paix et de le défendre contre toute invasion étrangère. Il y avait 3 000 soldats (han, mongols et mandchous) à Lhassa au début du XVIIIe siècle, leur nombre croissant jusqu'à 10 000-15 000 pendant la guerre contre les Gurkhas en 1791. « Il ne saurait y avoir aucun doute quant à la subordination du Tibet à la Chine gouvernée par les Mandchous dans les premières décennies du XVIIIe siècle (Melvyn C. Goldstein) »[30]. Le tibetologue Matthew Kapstein indique que vers le milieu du XIXe siècle, les Quing étaient incapables de maintenir une présence militaire au Tibet central[31].

    Selon l'explorateur et anthropologue russe Tsybikoff (1904), l'amban mandchou, nommé par la cour impériale de Pékin, supervise l'échelon gouvernemental supérieur, ce qui montre à l'évidence la dépendance vis-à-vis de la Chine du gouvernement du Tibet central dont le chef spirituel et séculier est le dalaï-lama[32]. Le gouvernement du Tibet est entre les mains d'un conseil du nom de deva-dzung présidé par le dalaï-lama. Les membres principaux de ce conseil sont quatre kalon ou dignitaires, nommés par l'empereur de Chine, et leurs rencontres se tiennent dans un bureau spécial — le kashag[33].

    Selon Michael Harris Goodman, qui cite Perceval Landon, l’amban, sans pouvoir réel, se contentait d’une observation des formalités[34],[35]. Le 14e dalaï-lama, pour sa part, écrit que les deux dignitaires, appelés ambans, désignés en 1728 par l'empereur pour le représenter à Lhassa, exerçaient une certaine autorité, mais toujours sous le gouvernement du dalaï-lama[36].

    Laurent Deshayes considère que la Chine n'eut jamais une véritable autorité sur les Tibétains, au milieu du XIXe siècle le Tibet n'était d'ailleurs pas considéré comme intégré à l'empire[37].

    L'historien et géographe Louis Grégoire affirme en 1876 dans son livre, « Géographie générale, physique, politique et économique », dans « Chapitre IX, Pays qui dépendent de l'Empire chinois, section 5. Tibet ou Thibet », que :

    « Le souverain spirituel du Thibet est le Dalaï ou Talé-Lama ; c'est toujours un enfant, incarnation de Bouddha, choisi entre trois candidats, que présentent les grandes lamaseries, par les ambassadeurs de l'empereur de la Chine. Il délègue son autorité temporelle à un radjah, appelé Nomekhan ou Gyalbô, qui gouverne avec quatre ministres et seize mandarins, tous nommés par un diplôme impérial et révocables au gré de l'empereur. Quatre mille soldats chinois sont distribués dans les stations importantes, et des postillons chinois, espèces de gendarmes, font le service des postes. Quatre grandes principautés et plusieurs petites sont administrées directement par des agents chinois. Dans ces derniers temps, de vastes territoires, entièrement thibétains par la langue, les mœurs, la religion, ont été réunis au Ssé-tchouan et au Yun-nan. »

    — Louis Grégoire, Page N°806, livre Neuvième, du livre : Géographie générale, édition Garnier Frères, France, 1876[38]

     
    Carte de l'Empire chinois de 1855 du géographe et cartographe américain Joseph Hutchins Colton, où la région « Bod ou Tibet » y est coloriée en rose pale

    Le Père Huc, dans son ouvrage Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie et le Thibet pendant les années 1844, 1845 et 1846, raconte que le Nomekhan ou Lama-Roi avait interdit par édit au femmes de se montrer en public à moins de se barbouiller la figure de noir, en raison de problèmes de libertinage dans les monastères[39]. Il y raconte également qu'en 1844, trois jeunes dalaï-lamas y étaient morts, le premier étranglé, le second, mort sous un effondrement de toiture et le troisième empoisonné avec toute sa famille et le Grand Lama de Kaldan qui lui était dévoué. La population désignait le Nomekhan comme responsable de ces morts. Ce Nomekhan était Si-Fan, originaire de Yang-Tou-SSe dans la Gansu[40].

    En 1791 les Gurkhas népalais envahissent le Tibet méridional, saisissant Shigatse, détruisant, pillant, et défigurant le grand monastère de Tashilhunpo. Le jeune panchen-lama est forcé de fuir à Lhassa à nouveau. L'Empereur Qianlong envoie alors une armée de 17 000 hommes au Tibet. En 1793, avec l'assistance de troupes tibétaines, ils expulsent les troupes népalaises jusqu'à peu près 30 km de Katmandou avant que les Gurkhas n'admettent la défaite et restituent les trésors qu'ils avaient pillés[41]. Le paiement d'un tribut est imposé à ces derniers et ce tribut continua à être payé par le Népal à la Chine jusqu'au renversement de l'empire chinois[42].

    En 1841, les Népalais envahissent la région ouest du Tibet. Avec l'aide des Chinois, les Tibétains les repoussent. En 1844, nouvelle tentative d'invasion des Népalais, abandonnée toutefois lorsque les Tibétains consentent à payer aux envahisseurs un tribut annuel équivalent à celui que les Népalais doivent verser à la Chine. Ils reçoivent en outre le droit d'extraterritorialité et celui de maintenir à Lhassa un consul-agent général, protégé par une petite troupe de soldats népalais[43].

    Dans la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, une situation de concurrence se développe entre la Russie et le Royaume-Uni, ce dernier cherchant à contrôler le Tibet depuis l'Inde, et la Russie cherchant à l'en empêcher pour maintenir son influence en Asie centrale[44].

    En 1886-1888, il y a un premier contact entre le Tibet et l'armée britannique qui a conquis le Népal et le Bhoutan et détaché le Sikkim de l'allégeance tibétaine. À partir de cette époque, les trois États himalayens, jusque-là soumis plus ou moins nominalement au Tibet et donc à la Chine, passent dans l'orbite de l'empire des Indes[45].

    XXe siècle Règnes du 13e et du 14e dalaï-lama
     
    « Carte du Tibet et régions voisines » par Henry Scharbau en 1904.
     
    Le 13e dalaï-lama en 1910 à Calcutta.
     
    Drapeau du Tibet, créé en 1916 par le 13e dalaï-lama et ayant servi à des fins militaires et officielles jusqu'en 1951, il continue à être employé par le Gouvernement tibétain en exil, mais est interdit depuis 1959 en république populaire de Chine.
     
    « Les Cinq peuples rassemblés », le Drapeau de la république de Chine de 1912 à 1928, représentant les Hans, les Mandchous, les Mongols, les Ouïgours et les Tibétains - les cinq peuples principaux de la république de Chine[46].

    En 1904, le Gouverneur général des Indes britannique, lors de ce qui mena à une expédition militaire britannique au Tibet, jugea que la Chine ne disposait d'aucun pouvoir ou autorité sur le gouvernement tibétain[47]. L'expédition militaire, conduite par le colonel Francis Younghusband, écrase dans le sang en 1904 la défense tibétaine et les Britanniques s'imposent au Tibet et s'y attribuent des privilèges commerciaux et diplomatiques.

    À la suite des réactions internationales et du mécontentement de l'opinion publique en Angleterre, le traité est rapidement remis en cause et réaménagé, notamment avec le traité sino-anglais de 1906 ou traité de Pékin (en anglais Convention between Great Britain and China respecting Tibet) par lequel il n’y aura pas d’occupation anglaise du territoire tibétain, l’indemnité de guerre se réglera en trois fois et les Britanniques réaffirment la suzeraineté de la Chine sur le Tibet. Pékin règle les sommes dues aux Anglais par les Tibétains[48].

    En 1908, profitant du départ des troupes britanniques, la Chine reprend le contrôle du Tibet[49] en tant que puissance suzeraine, jusqu'à la révolution de 1911 qui marque l'effondrement de l'Empire Qing et l'installation de la république de Chine. Après avoir obtenu le départ des troupes britanniques moyennant le paiement d'une indemnité, la dynastie Qing, quoique affaiblie, décide de jouer un rôle plus actif dans la conduite des affaires tibétaines. Pour préserver ses intérêts, elle lance un programme d'intégration du Tibet au reste de la Chine aux plans politique, économique et culturel[50]. On prévoit de former une armée de six mille hommes et de séculariser le gouvernement tibétain en créant des commissions gouvernementales non ecclésiastiques. On projette un hôtel des monnaies, des routes et des lignes téléphoniques et la mise en exploitation des ressources locales. À Lhassa, une école s'ouvre en 1907 et un collège militaire en 1908[51],[52]. Un service postal chinois est établi et les premiers timbres sont émis (avec des inscriptions en chinois et en tibétain)[53]. En 1909, un journal bilingue, le Journal indigène du Tibet, est imprimé à Lhassa sur des presses apportées de Chine[54].

    Après sa fuite en Inde, le 13e dalaï-lama est déposé par la Chine[55].

    Les troupes et les autorités officielles chinoises sont expulsées du Tibet en 1912 par les Tibétains. En 1912, à la suite d'une lettre de Yuan Shikai souhaitant restaurer le rôle du dalaï-lama, celui-ci répond qu'il ne demande aucun titre du gouvernement chinois car il entend exercer son pouvoir spirituel et temporel au Tibet[56]. Cette lettre est considérée comme une déclaration d'indépendance par le gouvernement tibétain en exil[57]. Selon le gouvernement tibétain en exil, le 13e dalaï-lama, à son retour à Lhassa, émit une proclamation réaffirmant l'indépendance du Tibet le 14 février 1913[58].

    Alfred P. Rubin, un expert américain en droit international qui a étudié les déclarations d'indépendance du Tibet, estime qu'elles n'étaient aucunement des déclarations politico-juridiques mais simplement l'affirmation par le 13e dalaï-lama que la relation prêtre-protecteur ou chapelain-patron (mchod-yon) entre les dalaï-lamas et les empereurs chinois s'était éteinte du fait de la fin de l'empire[59].

     
    Image de la Chine et de ses dépendances en 1917 par les éditions britanniques d'Edward Stanford (en)

    En 1912, le Tibet et la Mongolie (qui avait adopté le bouddhisme tibétain, était devenue vassale de l'Empire chinois puis indépendante depuis 1911) signent un traité de reconnaissance mutuelle de leur indépendance de la Chine en présence d'Agvan Dorzhiev. Selon Charles Bell, le Kashag et le 13e dalaï-lama n'ont pas reconnu cet accord[60],[61]. Toujours selon Bell, la communauté internationale n'a pas reconnu l'indépendance de la Mongolie, ni celle du Tibet[61]. Selon Barry Sautman (professeur en Chine), le Tibet et la Mongolie en 1913 n'étant pas reconnus comme États par les autres États, le fait pour l'un et l'autre de se reconnaître mutuellement n'a pas plus d'importance que la reconnaissance mutuelle de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie aujourd'hui[62]. Selon Elliot Sperling, le fait que Tibétains et Mongols aient affirmé dans leur traité de 1913 être sortis de la domination par l'État mandchou, et n'être ainsi plus liés à la Chine, est significatif sur le plan de la terminologie[63].

    L’ethnologue Fosco Maraini, qui visita le Tibet à la fin des années 1940, écrit que les Tibétains considèrent le Tibet comme un État indépendant et souverain[64]. Pour l'écrivain Georges-André Morin, historiquement la notion de Tibet indépendant n'a aucun sens : le Tibet fait partie du monde chinois depuis le XIIIe siècle, voire plus[65].

    Selon Barry Sautman, aucun État ne reconnaît le gouvernement tibétain en exil, ni l'assertion que le Tibet était indépendant[66] et la Chine n'a jamais renoncé à sa souveraineté sur ce territoire[67].

    Selon Anne-Marie Blondeau, les gouvernements, ne souhaitant pas affronter la république populaire de Chine en raison de la compétition internationale dont ses marchés font l’objet, évitent de prendre parti en évoquant le « statut peu clair » du Tibet et n’abordent pas l’autodétermination des Tibétains, même s’ils évoquent les violations des droits de l’homme au Tibet[68].

     
    Carte du Tibet, de la Chine et de la Mongolie en 1932.
     
    Proposition par Sun Yat-sen d'un réseau de chemin de fer couvrant toute la Chine, Tibet et Mongolie compris (1917–1920).

    Selon Melvyn Goldstein et Cynthia M. Beall, entre 1911 et 1951, le Tibet était une entité politique indépendante de facto, mais, sans bénéficier de la reconnaissance internationale d'un statut juridique indépendant distinct de la Chine[69].

    Pour Elisabeth Martens, l'indépendance du Tibet ne s'appuie sur aucun document officiel et ne fut jamais reconnue par aucun pays au monde, ni par les Nations unies[70]. L'auteur ajoute que l'« indépendance de fait » du Tibet au début du XXe siècle est en réalité une dépendance économique et politique vis-à-vis de l’Angleterre[71].

    Dans sa lettre au Secrétaire général de l'ONU datée du 9 septembre 1959, le 14e dalaï-lama donne une série d'arguments démontrant la reconnaissance internationale de la souveraineté du Tibet, notamment le fait que la Mongolie et la Grande-Bretagne ont signé des traités avec le Tibet (le Traité d'amitié et d'alliance entre le Gouvernement de Mongolie et le Tibet et la Convention de Simla), et que des représentants tibétains munis de passeports tibétains sont reçus par l'Inde, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et les États-Unis[72].

    Dès 1913 le 13e dalaï-lama engage d'importantes réformes administratives et économiques[73]. Il décide en particulier de créer en complément des pièces de monnaie tibétaines, des billets de banque tibétains et des timbres spécifiques au Tibet. On lui doit aussi la création du drapeau du Tibet à partir des différents drapeaux des armées des frontières. Pour autant, drapeau, passeports, timbres et monnaie sont, selon Barry Sautman, des signes superficiels de l'existence d'un État. Ces « prétendus indices de souveraineté », ainsi qu'il les appelle, sont également l'apanage de territoires qui ne sont pas des États[74].

    Drapeau 

    Drapeau

    Billet de banque 

    Billet de banque

    Pièce de monnaie 

    Pièce de monnaie

    Timbre 

    Timbre

    Passeport 

    Passeport

    Armée (1938) 

    Armée (1938)

    Drapeau du Kuomintang et palais du Potala (Lhassa, 1938) 

    Drapeau du Kuomintang et palais du Potala (Lhassa, 1938)

    En 1914, à la Conférence de Simla, où la Grande-Bretagne, le Tibet et la Chine sont représentés, les Britanniques proposent que les régions de population tibétaine soient divisées en deux parties :

    un « Tibet extérieur » (composé de la partie occidentale de la région autonome, à l'ouest de Lhassa, celle-ci incluse), administré directement par le dalaï-lama, un « Tibet intérieur » (composé des régions de Koukou-Nor — l'actuel Qinghai) — et de Tchouan-Pieng — ou Kham, c'est-à-dire l'est de la région autonome et l'ouest du Sichuan), administré par la Chine et sous l'autorité uniquement spirituelle du dalaï-lama.

    Les deux secteurs seraient considérés comme étant sous la « suzeraineté » de la Chine et non plus sa « souveraineté »[75]. L’accord initial fut invalidé par le rejet, de la part du gouvernement chinois, du paraphe de son délégué sur le texte de l’accord[76],[77].

    Selon Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes, la population tibétaine conserve un souvenir dramatique des Chinois hans, qu'ils soient nationalistes ou communistes, qui ont jalonné leurs périples de scènes d'horreur, tortures et pillages[78].

     
    Délégués du Tibet à la Conférence des relations asiatiques en 1947.

    Après la guerre sino-japonaise, des représentants du gouvernement tibétain sont envoyés à Nankin (alors capitale de la république de Chine gouvernée par le Kuomintang) avec pour « mission de fixer enfin la limite orientale du Tibet autonome. Cette démarche fut considérée par le gouvernement nationaliste comme une reconnaissance implicite de la suzeraineté de la Chine sur le Tibet »[79].

    En 1947, deux délégués du Tibet sont présents à la Conférence des relations asiatiques, le drapeau du Tibet est en face d'eux, à côté des drapeaux des autres pays participants.

    En 1949, les dirigeants tibétains essaient de faire reconnaître par l'ONU l'indépendance de leur pays : ils ne reçoivent aucun appui, ni de la Grande-Bretagne, ni des États-Unis, ni de l'URSS, ni même de l'Inde, qui elle-même a accédé récemment à l'indépendance[80]. Le 3 novembre 1949, le gouvernement tibétain envoya une lettre au secrétaire d'État américain Dean Acheson et aux gouvernements indien et britannique, leur demandant de soutenir l'adhésion du Tibet à l'ONU. Le gouvernement indien donna comme argument contre cette candidature que l'URSS utiliserait son droit de veto au Conseil de sécurité, et que cette démarche agacerait la Chine inutilement. L'antenne du Foreign Office britannique à New Delhi était du même avis. Acheson souhaitait faire davantage pression sur l'Inde et adressa un câble à Loy W. Henderson, ambassadeur américain en Inde. Quand K. P. S. Menon et Henderson abordèrent la question de l'admission du Tibet à l'ONU, Menon déclara, catégorique, que la requête du Tibet était sans espoir, et qu'un débat à l'ONU agiterait indûment la question tibétaine, risquant de provoquer une réaction immédiate des communistes chinois[81].

    Intervention militaire chinoise (1950-1951)

    En 1950, l'Armée populaire de libération pénètre dans la région tibétaine orientale de Chamdo[82] et rencontre peu de résistance de la part d'une armée tibétaine faible et mal équipée[83].

    Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet

    Le 23 mai 1951, des représentants du Dalaï-lama signent à Pékin l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, sous la menace d'une poursuite de l'avancée de l'APL[84]. En plus de reconnaître la souveraineté chinoise, les Tibétains sont tenus d'aider l'APL à occuper pacifiquement le Tibet. Ils renoncent à s'occuper des affaires étrangères, de la défense des frontières et du commerce du Tibet et acceptent que l'armée tibétaine soit progressivement incorporée dans l'APL. Ils acceptent également le retour du panchen-lama au Tibet et la création d'une nouvelle entité administrative, le Comité administratif militaire, distinct du gouvernement local tibétain et soumis au gouvernement populaire central[85]. Le texte contient également une déclaration mettant fin officiellement à la monnaie tibétaine[86]. Il reconnaît le droit à l'autonomie régionale et le maintien du système politique et du statut du dalaï-lama, la liberté religieuse et le maintien des revenus du clergé bouddhiste[87],[88].

    En 1954, le 14e dalaï-lama, le 10e panchen-lama et le 16e karmapa se rendent à Pékin pour discuter de la question du Tibet avec Mao Zedong[89]. Lors d'une entrevue avec le dalaï-lama, Mao lui donne l'assurance que l'identité tibétaine sera respectée et qu'aucune grande réforme ne sera entreprise au Tibet pendant six ans[90].

    Premières révoltes (1956-1959)

    En 1956, à la suite de la collectivisation des terres qui prive de leurs domaines les monastères afin de rompre l'ancienne domination des propriétaires terriens sur les paysans et de créer des coopératives socialistes[91], une révolte armée éclate à Litang dans le Kham contre l'administration chinoise, qui s'étend aux autres secteurs du Kham, puis en 1957 et 1958 à l'Amdo, et enfin en 1958 et 1959 à l'Ü-Tsang pour déboucher en 1959 sur l'insurrection de Lhassa : cette révolte armée est sévèrement réprimée par le gouvernement chinois et le nombre de victimes tibétaines, important sujet de désaccord entre la Chine et le gouvernement tibétain en exil, est généralement estimé à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le dalaï-lama fuit alors le Tibet pour se réfugier en Inde, suivi par environ 100 000 Tibétains[92], tandis que Pékin affirme que la révolte a été « suscitée et armée par la CIA avec la complicité de Tenzin Gyatso ».

    À partir de 1959, après avoir réprimé ce qu'il qualifie de « révolte de l'ancienne classe privilégiée de l'ancien Tibet », le gouvernement communiste met en place au Tibet une série de réformes, notamment l'abolition du servage et de l'esclavage[93][source insuffisante], dont l'usage politique est l'objet d'une controverse universitaire[94].

    Famine (1960-1962)

    Selon des témoignages de Tibétains, dont certains sont maintenant en exil, et divers auteurs occidentaux, le Tibet, sous son acception d'aire géographique et culturelle tibétaine[95], a connu une famine entre 1960 et 1962. Selon le gouvernement tibétain en exil, la mortalité correspondante toucha l'ensemble des régions tibétaines (Ü-Tsang, Kham et Amdo). En 1962, dans un rapport connu sous le nom de Pétition en 70 000 caractères et dénommé initialement « Rapport sur les souffrances du Tibet et des régions tibétaines et propositions pour le travail futur du Comité central sous la direction du président ministre Zhou Enlai », le 10e panchen-lama, de retour d'une mission d'enquête dans le Qinghai[96] dénonce la famine qui y sévit à la suite du Grand Bond en avant[97].

    Selon Ngabo Ngawang Jigme, un des signataires de l'Accord en 17 points sur la libération pacifique du Tibet, s'il y a eu des morts de la famine dans la province du Qinghai, aucune personne n'est morte de faim dans la région autonome proprement dite. Mais l’historien Tsering Shakya et le propre fils de Ngagpo Ngawang Jigmé affirment que c'est un mensonge[98].

    Révolution culturelle (1966-1975)
     
    Statue bouddhiste détruite durant la révolution culturelle au monastère de Tholing, royaume de Gugé.
     
    Tibétaine du nom de Rindron exécutée pour son rôle dans la révolte de Nyemo en 1969.

    En 1966, éclata la révolution culturelle en Chine[99]. En juin 1966, la session extraordinaire du comité du Parti communiste de la région autonome du Tibet décide d'étendre la révolution culturelle au Tibet. En novembre 1966, les gardes rouges, principalement tibétains, issus de certaines universités de Pékin, arrivent au Tibet[100],[101],[102]. Selon Kunsang Paljor (cité par Dawa Norbu), qui travaillait au Tibet Daily News lors de la révolution Culturelle, au moins 8 130 gardes rouges chinois de 12 institutions scolaires en Chine continentale vinrent à Lhassa, et au début seules 3 écoles tibétaines de Lhassa furent impliquées[103].

    Selon Pierre-Antoine Donnet, dès 1966, les gardes rouges détruisirent de façon systématique, méthodique, calculée, planifiée et complète la civilisation tibétaine[104]. Selon l'écrivain chinois Wang Lixiong, les autorités au Tibet ont souvent essayé de refréner les actions radicales, ainsi l'Armée populaire de libération a systématiquement soutenu les factions les plus conservatrices contre les rebelles. Temples et monastères ont moins été endommagés dans les zones et villes non périphériques où les autorités étaient encore en mesure de faire plus ou moins régner l'ordre[105]. Dans sa réponse à Wang Lixiong, l'historien tibétain Tsering Shakya fait remarquer qu'il rejette la faute sur la victime, alors que ce mouvement de masse n'épargna personne au Tibet comme en Chine[106].

    Missions d'enquête (1979-1985)

    En 1979, Deng Xiaoping invita Gyalo Thondup, frère du dalaï-lama, à Pékin et lui indiqua qu'indépendamment de l'indépendance du Tibet, toutes les autres questions pourraient être discutées et tous les problèmes résolus. Il proposa que le dalaï-lama envoie des délégations d'enquête au Tibet afin d'observer les conditions de vie des Tibétains. Les autorités chinoises pensaient que les délégations seraient impressionnées par les progrès réalisés au Tibet et par la solidarité des Tibétains avec la nation chinoise[107].

    Tournée d'inspection de Hu Yaobang (1980)

    En 1980, après une visite d'inspection au Tibet, le secrétaire général du parti communiste chinois Hu Yaobang, « demande une plus grande autonomie et proclame le respect de la liberté de croyance »[108]. Pendant les années 1980, les modérés du parti communiste chinois frayent la voie à une utilisation accrue de la langue tibétaine, à la reconstruction des bâtiments religieux (débouchant dans certaines régions sur un plus grand nombre de temples aujourd'hui qu'avant 1951) et à l'encouragement de la culture tibétaine[109]. Selon Laurent Deshayes et Frédéric Lenoir, l'éviction politique en 1987 puis le décès de Hu Yaobang en 1989 « brisent ce timide élan réformateur »[110].

    Troubles de 1987 à 1993

    En 1987, 1988 et 1989, Lhassa fut secouée par des manifestations et des émeutes, la loi martiale fut imposée en 1989 et resta en vigueur jusqu'en mai 1990.

    Selon l'encyclopédie Larousse, « Le 1er octobre 1987, quelques jours après un discours du dalaï-lama au Congrès américain, au cours duquel il propose de faire du Tibet une « zone de paix démilitarisée », Lhassa s'embrase. Des moines, descendus des monastères voisins, viennent crier leur désir d'un Tibet libre. La manifestation est durement réprimée, de nombreux Tibétains, religieux et laïcs, sont emprisonnés. Malgré les dispositions prises par les Chinois pour prévenir de nouvelles manifestations, nationalistes, le même scénario se répète en mars, puis en décembre 1988. En mars 1989, une nouvelle rébellion de plusieurs jours, la plus sanglante depuis la fin de la Révolution culturelle, conduit à l'instauration de la loi martiale, qui reste en vigueur jusqu'en mai 1990. La propagande chinoise accuse le dalaï-lama et les Tibétains en exil de fomenter ces troubles. »[108],[111].

    Du 5 au 7 mars 1989, il y eut des émeutes à Lhassa, où des résidents hans et huis furent lapidés, des magasins et restaurants hans du Barkhor incendiés, des bâtiments publics détruits (l'hôtel des impôts, la banque de Chine, quatre poste de police). Le 6 mars, beaucoup d'étrangers virent des Chinois en sang, déclara Chris Helm, un jeune Américain[112].

    En 1990, une estimation de plus de 450 personnes tuées par les forces de sécurité fut avancée par Tang Daxian, un journaliste chinois dissident réfugié en Occident, qui affirma aussi que la police de Lhassa avait reçu l'ordre de Pékin de provoquer un incident[113]. Le gouvernement chinois pour sa part fit état d'une douzaine de morts les 5 et 6 mars 1989[114].

    Selon le gouvernement tibétain en exil, ces manifestations furent réprimées violemment[115]. Robert Barnett déclare que « la plupart des observateurs indépendants ont témoigné que ces évènements ont commencé pacifiquement ». La violence a fait suite au tabassage des manifestants et aux tirs par armes à feu de la part de la police[116]. Selon Amnesty International, depuis 1987, plus de 214 tentatives de manifestations pour l'indépendance ont été réprimées et les manifestants arrêtés expédiés dans des camps de travail. Tous ont été condamnés à des peines allant de 3 à 20 ans de prison. Selon Barry Sautman et Shiu-hing Lo, les moines et les nonnes bouddhistes ont joué un rôle de premier plan dans les manifestations pro-indépendantistes[117]. D'après He Baogang et Barry Sautman, lors des manifestations de la fin des années 1980 et du début des années 1990, si la police a tué des douzaines de personnes et en a arrêté un millier, les manifestants ont tué plusieurs agents de police, se sont livrés à des lynchages et ont allumé des incendies visant des civils Han[118].

     
    Moines tibétains arrêtés et exhibés avec des pancartes au cou, avril 2008
     
    Moines et laïcs tibétains arrêtés à Ngaba en avril 2008

    Par la suite, les autorités installèrent des caméras de surveillance à Lhassa pour contrôler les manifestations éventuelles[119].

    XXIe siècle Troubles de mars 2008

    En mars 2008, des manifestations de moines contre le pouvoir chinois à Lhassa dégénèrent en violentes émeutes dirigées contre les habitants non tibétains et leurs biens. Elles surviennent quelques mois avant les Jeux olympiques d'été de 2008. D'autres manifestations ont également lieu en dehors de la capitale, en particulier dans la région tibétaine de l'Amdo, autour du monastère de Labrang dans la province du Gansu. Selon les autorités de la Région autonome du Tibet, le bilan est de 19 morts, victimes des émeutiers, et d'un millier de commerces et bâtiments publics détruits. Selon le Gouvernement tibétain en exil, au moins 209 Tibétains seraient morts, victimes de la répression. Des manifestations de soutien aux partisans d'un Tibet indépendant ont eu lieu lors des étapes de Londres et de Paris du relais de la flamme olympique 2008.

    Immolations depuis 2011

    Faisant suite à des tensions dans la région de Ngaba, le moine tibétain Tapey s’immole par le feu en 2009, et depuis mars 2011, plusieurs moines, nonnes et laïcs tibétains se sont immolés demandant, selon le gouvernement tibétain en exil et diverses associations militantes occidentales, la liberté au Tibet et le retour du dalaï-lama. La plupart de ces immolations se sont produites dans la province du Sichuan qui comprend environ 1,5 million de Tibétains.

    Deux préfectures autonomes tibétaines sont principalement concernées : d'une part à Ngaba dans la préfecture autonome tibétaine et qiang de Ngawa, où se trouve le monastère de Kirti, d'autre part dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê, deux préfectures situées dans les anciennes provinces tibétaines de l'Amdo et du Kham. Un cas s'est produit à Chamdo, dans la région autonome du Tibet[120],[121], et un autre cas dans la préfecture autonome tibétaine de Golog dans la province du Qinghai.

    Selon Tsering Woeser, le monastère de Kirti est menacé de disparition. Le 16 mars, après l'immolation du moine Rigzen Phuntsog, 1 000 policiers ont encerclé les lieux. Les 2 500 moines du monastère devaient être soumis à une éducation patriotique. Les moines qui refusent de s'y soumettre disparaissent[122].

    Émeutes de Luhuo et de Serta (Sichuan) en 2012
     
    Arrestation de Tibétains.

    Alors que plusieurs Tibétains se sont immolés au Tibet depuis mars 2011, la police chinoise a ouvert le feu en janvier 2012 lors de manifestations en faveur de l'indépendance dans la préfecture autonome tibétaine de Garzê faisant au moins trois morts[123].

    Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, le 23 janvier 2012, des dizaines de casseurs, dont quelques moines, prirent d'assaut et détruisirent des magasins et un commissariat de police dans le district de Luhuo de la préfecture autonome tibétaine de Garzê du Sichuan. Le groupe, dont certains étaient armés de couteaux, jeta des pierres sur des policiers et détruisit deux véhicules de police et deux ambulances. Un membre du groupe fut tué et quatre autres blessés dans l'affrontement, cinq policiers furent blessés[124]. Le 24 janvier, des émeutes encore plus violentes secouèrent Serta, un autre comté de la région. Des émeutiers jetèrent des pierres et des cocktails molotov et firent feu, blessant 14 agents de la force publique avant d'être dispersés. Un émeutier fut tué et 13 autres arrêtés. À Serta, comme à Luhuo, dans le but d'intimider les habitants qui observent les traditions Han, des émeutiers s'en prirent aux maisons qui arboraient décorations et lanternes de la fête du Printemps[125].

    Isolement du Tibet

    Les autorités chinoises limitent l’accès du Tibet aux étrangers. En 2018 le congrès américain décide, en rétorsion, que ceux qui empêchent les Américains de visiter le Tibet ne seront pas autorisés à se rendre aux États-Unis[126]. En 2020, 57 parlementaires européens de 19 pays demandent aux gouvernements européens de mettre en place cette réciprocité [127]. Le 7 juillet 2020 les États-Unis décident de limiter les visas des responsables chinois qui interdisent l'accès des étrangers dans les régions tibétaines de la Chine. Celle-ci réfute cette allégation et décide de restreindre les visas aux responsables américains « qui se sont mal comportés en lien avec le Tibet » [128]. Pendant la pandémie de Covid-19 peu d'informations sont diffusées. En mai 2020, le bilan avancé se situe entre 96 et 141 contaminations, et deux morts[129].

    Howard Giles, Tenzin Dorjee, Cultural Identity in Tibetan Diasporas, in Journal of Multilingual and Multicultural Development, vol. 26, Issue 2, March 2005, p. 138-157 : « Historical Tibet once stretched across much of Asia, including some parts of China, during its golden era in the 7th and 8th centuries (Shakabpa, 1967; van Walt van Praag, 1987) ». ↑ a b et c (en) Luciano Petech, Tibetan Relations with Sung China and with the Mongols, pp. 173-203, in China among Equals. The Middle Kingdom and its neighbours, 10th-14th centuries, Morris Rassaki (ed.), University of California Press, Berkeley, Los Angeles, London 1983, pp. 186-187. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, pp. 107-110 (« La tutelle mongole »). Christian Deweirdt, Monique Masse et Marc Monniez, Le Tibet, coll. « Les guides Peuples du Monde », troisième édition, Les éditions de l'Adret, Paris, 2008, section 5 : L'influence mongole et l'essor de la théocratie, p. 58. Alice Travers (chargée de recherche, CNRS (Section 33), Chronologie de l'histoire du Tibet« 1260 : Phagpa (tib. ’Phags pa ; 1235-1280), neveu de Sakya Pandita, se rend sur ordre à la cour du Grand Khan Khubilaï (1215-1294), futur empereur de Chine et fondateur de la dynastie mongole des Yuan (1271-1368). Phagpa reçoit de Khubilaï le pouvoir de régence sur les treize myriarchies du Tibet (réorganisation territoriale et administrative du Tibet par les Mongols, comprenant le Tibet central ou U (tib. Dbus), le Tsang (tib. Gtsang), le Tibet de l’Ouest, le Kham (tib. Khams) et l’Amdo (tib. A mdo). Il est l’un des principaux artisans de la relation « maître religieux-protecteur laïc » entre religieux tibétains et dirigeants mongols. » (Pommaret 1997, p. 95) Shakabpa 2010, p. 111–112. Ya, Chen et Li 1994, p. 41. Dāsa 1905, p. 153–54. Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Éditions Albin Michel, 1993. Réédité en 2002, Albin Michel, (ISBN 2-226-13317-8). (en) Samten G. Karmay, Religion and Politics: commentary, Special to World Tibet News, 8 septembre 2008 : « However, in 1642 the Tsang Desi’s government was toppled by the combined forces of Tibetans and Mongols at the instigation of the Gelug sect which effectively empowered the Fifth Dalai Lama (1617-1685), as the head of state. He had been, until 1642, merely the abbot of Drepung Monastery. A new era of theocracy was ushered in with the total supremacy of the clergy and the subordination of laymen to it. » Fabienne Jagou, Les marges culturelles du territoire chinois, in Géographie et cultures, No 34, été 2000, p. 6 : « il est difficile d'affirmer que le Tibet était un Etat, car bien que la nation tibétaine possédât un gouvernement, son pouvoir n'était pas représentatif à cause de sa nature théocratique. » Léon Feer, Le pontificat tibétain, 1865, p. 285 : « [...] les renseignements venus de divers côtés, dans le cours du XVIIIe siècle sur le Tibet, sur sa religion, sa discipline ecclésiastique, son étrange théocratie [...]. » Jacques Bacot, Introduction à l'histoire du Tibet, 1962. Amaury de Riencourt, Le toit du monde : Tibet et l'Asie, Éditions France-Empire, 1955, 316 p., p. 294 : « [...] demander si la vieille prédiction concernant le XIIIe dalai lama ne s'appliquait pas à quelque bouleversement politique de première grandeur qui détruirait toute la théocratie du Tibet. » Abdul Wahid Radhu, Marco Pallis, Caravane tibétaine, Peuples du Monde, 1991, 299 p., p. 121 : « Cette particularité était significative du statut des musulmans tibétains et des bons rapports qu'ils ne cessèrent d'entretenir avec les plus hautes autorités de la théocratie bouddhiste que le Tibet constituait. » Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international, coll. « Recherches asiatiques », Éditions L'Harmattan, 2009, 308 p., p. 10. (en) Claude B. Levenson, The Dalai Lama: A Biography, Unwin Hyman, 1988, 291 p. : « So the Potala, or seat of the gods, was reborn out of its ruins, eventually to become one of the most imposing symbols of the Tibetan theocracy. » (en) Ishihama Yumiko, "The Conceptual Framework of the dGa'-ldan's War Based on the beye dailame wargi amargi babe necihiyeme toktobuha bodogon i bithe, 'Buddhist Government' in the Tibet-Mongol and Manchu Relationship", in Tibet and Her Neighbours: A History. Edited by Alex McKay, 157–165. London: Edition Hansjorg Mayer. p. 157 : « the term Buddhist Governement, that refers to the symbiotic relationship between religion and state, was a common idea between the Tibetans, Mongolians and Manchus from the latter half of the 16th to the middle of the 17th century. ... Its interpretation later changed into the "Government following the Dalai Lama's teaching" ... owing to the successful propagation of the fifth Dalai Lama. » Alex McKay, Introduction, Tibet and Her Neighbours: A History, p. 15. : « the system of Buddhist government underpined the fondamental central Asian understandings of statehood up until 1911. » (en) Dawa Norbu, The 1959 Tibetan Rebellion: An Interpretation, in The China Quarterly, No. 77, Mar., 1979 : « Tibet in 1950 was an isolated, working theocracy, possibly unique among the various political systems of the modern world. (1) I use "theocracy" as the nearest western equivalent of the Buddhist society that existed in Tibet. Although tibetologists and Tibetans are likely to object to the term, I use it in a political and social concept within the western political science. » Roland Barraux, op. cit., p. 142-143 « Celui-ci, en passant du Drepung au Potala, s'est laïcisé et structuré. » (Norbu 2001, p. 76) Fosco Maraini, Tibet secret (Segreto Tibet), préface de Bernard Berenson, traduction de Juliette Bertrand (ouvrage orné de 68 héliogravures d’après les photographies de l’auteur), Arthaud, Grenoble, 1954. (ouvrage paru en 1951). (en) Matthew Kapstein, Buddhism Between Tibet and China, p. 351. (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow lion and the Dragon, University of california Press, 1997, p. 18. (en) Luciano Petech, China and Tibet in the Early XVIIIth Century: History of the Establishment of Chinese Protectorate in Tibet, 1972, p. 260 : « In 1751 the organization of the protectorate took its final shape, which it maintained, except for some modifications in 1792, till its end in 1912. The ambans were given rights of control and supervision and since 1792 also a direct participation in the Tibetan government. » (en) Hong Xiaoyong, China Did Well by Tibet', The Straits Times, 23 avril 2008, reproduit sur le site AsiaoneNews : « From 1727 to 1911, altogther 57 Ambans (ministers in charge of Tibet affairs in the Qing Dynasty) were stationed in Tibet to supervise local administration on behalf of the central authority. » (en) « Rong Ma », sur National School of Development. (en) Ma Rong, Population and Society in Tibet, Hong Kong University Press, 2010, 350 pages, p. 155 : « The main goal of the Qing Dynasty with respect to Tibet was to maintain the subordination of Tibet, keep Tibet peaceful and defend Tibet from foreign invasions. That was the mission of its two commissioners (Ambans) and troops in Lhassa in the early 18th century, although at times they reached 10,000 to 15,000 during the war against the Gurkhas (Grunfeld, 1996:45-46) in 1791. "There can be no question regarding the subordination of Tibet to Manchu-ruled China in the first decades of the 18th century (Goldstein, 1989a:44)." » Matthew Kapstein, Les Tibétains, p. 257 : « Vers le milieu du siècle, en particulier dans le sillage de la guerre de l'opium (1839-1842), les Qing, alors en butte à des conflits en Chine proprement dite, s'avèrent incapables de maintenir plus avant une présence militaire effective au Tibet central » (en) G. Ts. Tsybikoff, Lhasa in Central Tibet, Smithsonian (Washington D.C. National Museum) Report for 1903, Government Printing Office, Washington, 1904, pp. 727-746, p. 740 : « Passing now to the government of Central Tibet, the dependence upon China is made evident by the Peking Court appointment of a Manchu resident to manage the higher government. At the head of the local self-government stands the Dalai Lama as the spiritual and secular head of Central Tibet. » G. Ts. Tsybikoff, op. cit., p. 743 : « The central government of the land is in the hands of a council presided over by the Dalai Lama, called "deva-dzung". Ther principals in this council are four "kalons", or "dignitaries, appointed by the Chinese emperor, and their meetings are held in a special office - "kashag", or executive house. » Michael Harris Goodman, Le dernier Dalaï-Lama ? Biographie et témoignages, Éditeur Claire Lumière, 1993, (ISBN 2-905998-26-1) Michael Harris Goodman, op. cit., p. 179 : « les amban mandchous affectés à Lhassa avaient été des observateurs et des conseillers, mais ne jouaient aucun rôle dans le gouvernement du pays. (« Nous pouvions enfin évaluer l'autorité des suzerains chinois et l'influence de l'amban lui-même. Ni l'une ni l'autre n'existaient ») » DIIR, Tibet, environnement, développement, Éditions Prajna, 1992. Laurent Deshayes, Les Chinois au Tibet « Mais, en réalité, jamais Pékin n'exerça d'autorité à la hauteur de ses prétentions. Les réformes imposées, qui touchaient les rites funéraires comme la sélection des grands religieux réincarnés, ne furent jamais vraiment appliquées, soit par incompétence de l'empire et de ses agents, soit parce que les Tibétains s'y refusaient, et ce n'est pas faire une caricature que de dire que le seul élément tangible de la protection chinoise fut l'octroi de titres nobiliaires honorifiques aux grandes familles tibétaines. Sous une formulation qui se voulait plus concrète, le rapport traditionnel de « religieux-protecteur » restait inchangé dans les faits, une fois passés les armées chinoises et le vent réformateur. Au milieu du XIXe siècle d'ailleurs, le gouvernement de Pékin ne considérait toujours pas le Tibet comme une province, encore moins comme une dépendance, mais au contraire, comme un pays à part entière dans lequel, pour le bien-être de la population, il entendait exercer une sorte de droit de regard de manière à sécuriser ses propres frontières. » Louis Grégoire, « Géographie générale, physique, politique et économique (éd 1876), Chapitre IX Pays qui dépendent de l'Empire chinois - 5. Tibet ou Thibet - Géographie physique. - Divisions principales ; villes - Livre Neuvième - p 806 » « Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie et le Thibet pendant les années 1844, 1845 et 1846 » (consulté le 21 mai 2014) sur gallica.fr « Souvenirs d'un voyage dans la Tartarie et le Thibet pendant les années 1844, 1845 et 1846 » (consulté le 21 mai 2014) sur Gallica.fr Teltscher, Kate (2006), The High Road to China: George Bogle, the Panchen Lama, and the First British Expedition to Tibet, Farrar, Straus and Giroux, New York, p. 244-246, (ISBN 978-0-374-21700-6). Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, Plon, 1953, chap. I, Coup d'œil d'ensemble sur la situation (réédition de 1999, in Grand Tibet et Vaste Chine, pp. 961-1110, (ISBN 2-259-19169-X)), p. 965. Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, op. cit., p. 965. (en) The Thirteenth Dalai Lama, Thupten Gyatso, sur dalailama.com, le site officiel du 14e dalaï-lama. H.-J. de Dianous, Le Tibet et ses relations avec la Chine, Politique étrangère, vol. 27, année 1962, No 1, pp. 38-72, en part. p. 45. Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, University of California Press, 1997, p. 31 : « on April 12, 1912, the new Chinese republic headed by Yuan Shikai issued an edict that declared Tibet, Mongolia, and Xinjiang on equal footing with the provinces of China proper and as integral parts of the republic. Seats were set aside for Tibetans in the National Assembly and a five-colored flag was created, the black band representing Tibet. » « Il était clair que, en dépit des prétentions de la Chine, celle-ci était en réalité impuissante à imposer une autorité quelconque au Tibet ; et les Tibétains continuèrent à dédaigner tout accord conclu sur leur pays entre la Chine et la Grande-Bretagne. Aussi, en 1899, les Britanniques, sous la conduite de lord Curzon, vice-roi des Indes, changèrent-ils leur politique et essayèrent-ils d'établir des relations directes avec le gouvernement tibétains à Lhasa ; mais ce dernier ignora les approches britanniques et resta dans son isolement. » (Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002, p. 75) Par crainte d'une invasion russe, les Britanniques envahissent le Tibet en 1904. Jean Dif, Chronologie de l'histoire du Tibet et de ses relations avec le reste du monde (suite 2), op. cit., en part. texte de l'accord, article I: « The Government of Great Britain engages not to annex Tibetan territory or to interfere in the administration of Tibet. The Government of China also undertakes not to permit any other foreign State to interfere with the territory or internal administration of Tibet ». Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Albin Michel, 1993. Réédité en 2002, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-13317-5). (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon: China, Tibet, and the Dalai Lama, Berkeley, University of California Press, 1997, p. 26. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, University of California Press, 1989, 898 p., p. 47 : « The ambans also set out to transform the government in Tibet and to sinicize the elite. Plans were laid to train a large army and secularize the Tibetan government by creating lay governmental boards. Roads and telegraph lines were planned, and resource exploitation was considered; a Chinese school was opened in Lhasa in 1907, and a military college in 1908. » Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 251. Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, op. cit., p. 28 : « A Chinese postal service was established and Tibet's first stamps were produced (in Chinese and Tibetan script). » Laurent Deshayes, op. cit., p. 252. Roland Barraux, Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Albin Michel, 1993. Réédité en 2002, Albin Michel, (ISBN 978-2-226-13317-5). Brief History of Tibet. Roland Barraux - Histoire des Dalaï Lamas - Quatorze reflets sur le Lac des Visions, Albin Michel, 1993. Réédité en 2002, Albin Michel (ISBN 978-2-226-13317-5). (en) The Status of Tibet, sur le site tibet.com : « After returning to Lhasa, the Thirteenth Dalai Lama issued a proclamation reaffirming the independence of Tibet on 14 February 1913 ». (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, in Maryland Series in Contemporary Asian Studies, No 3-2009 : « A US international law scholar who studied Tibet’s “declarations of independence” found they were not political-legal declarations at all, but merely the 13th Dalai Lama’s affirmations that the mchod-yon (priest-patron) relationship between Dalai Lamas and Chinese emperors had been extinguished due to the end of the empire (note : Alfred P. Rubin, “Tibet’s Declarations of Independence”, AJIL 60 (1966):812-814 and Rubin, “A Matter of Fact”, AJIL 60 (1966):586. » [PDF] (en) Tom A. Grunfeld, The Making of Modern Tibet, 2e édition, M.E. Sharpe, 1996, 352 p., p. 65. ↑ a et b (en) Charles Bell, Tibet Past and Present, 1924, pp. 150-151 « But the Dali Lama denied that the letter - which enjoined Dorjieff to work for the Buddhist religion, a common request - justified anything in the nature of a treaty. Nor does it appear that the Lama or his government ever ratified the document. » et p. 229 : « the Government of Lhasa, which replied to the following effect: 'The Dalai Lama never authorized Dorjieff to conclude any treaty with Mongolia.' » (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, 2009 : « Tibet was not recognized by any established state in the modern era, the era that matters to the modern concept of statehood. Mongolia was not a recognized state in 1913. [...] Mongolia was not recognized until decades later by Russia and China, [...] or by Japan, [...]. The Soviet Union and ROC recognized Mongolia only in 1946 and the latter withdrew its recognition in 1953. It did not recognize Mongolia again until 2002. Japan recognized Mongolia in 1972; the US did so only in 1987. [...] The treaty [with Mongolia] was apparently inspired and executed with Russian interests at the fore; yet, whether that is so is not the main point, because Tibet and Mongolia were not recognized as states. Thus, for them to recognize each other had no more significance than the present-day mutual recognition by South Ossetia and Abhazia [...] » [PDF] (en) Elliot Sperling, The History Boy, Rangzen Alliance, 24 juin 2010 : « That the Tibetans and Mongols asserted in their 1913 treaty that they had emerged from under rule by the Manchu State and were thus no longer linked with China (Rgya-nag) is significant in terms of terminology. » Fosco Maraini, Tibet secret, Paris, 1952, p. 187 Le Dalaï Lama et le Waffen SS, Georges André Morin interrogé par Patrice Sifflet, France Culture, 10 septembre 2006 (en) Barry Sautman, China's strategic vulnerability to minority separatism in Tibet, in Asian Affairs: An American Review, 32, 2 (Summer 2005), 87 (32) : « no state recognizes the TGIE or the claim that Tibet was independent ». (en) Barry Sautman, “All that Glitters is Not Gold”: Tibet as a Pseudo-State, in Maryland Series in Contemporary Asian Studies, No 3-2009, p. 21 : « Only if the Chinese government abandoned its sovereignty over Tibet would the Tibet Plateau have become the Lhasa government’s territory. It never did so. » ; p. 5 et 7 : « [...] the non-recognition by states and international organizations of both “old Tibet” and the TGIE ». Anne-Marie Blondeau in Le Tibet est-il chinois ?, Albin Michel, 2002, (ISBN 2-226-13426-3), p. 89 (en) Melvyn Goldstein et Cynthia M. Beall, Nomads of western Tibet: the survival of a way of life, University of California Press, 1990, 191 p., p. 50 : « while Tibet was loosely subordinate to China for several hundred years prior to 1911, between then and 1951, it functioned as a de facto independent political entity, although it never received de jure international recognition of an independent legal status separate from China. » Elisabeth Martens, Lettre au Monde diplomatique en réponse à l'article de Mathieu Vernerey, Bourgeonnement précoce du printemps de Lhassa, avril 2008, sur le site du Monde diplomatique, Archives, mai 2008 : « L’indépendance du Tibet ne s’appuie sur aucun document officiel et ne fut jamais reconnue par aucun pays au monde, ni par les Nations unies. » Elisabeth Martens, op. cit. : « On parle toutefois d’une « indépendance de fait » du Tibet au début du XXe siècle : qu’en est-il ? Elle est en réalité une dépendance économique et politique du Tibet vis-à-vis de l’Angleterre, dépendance qui profitait largement à l’élite tibétaine composée de marchands aisés, de familles de la noblesse et, surtout, des responsables des monastères bouddhistes puisque ceux-ci possédaient plus de 70 % des terres tibétaines sous le millénaire de régime théocratique (Xe au XXe siècle. » (en) The Political Philosophy of His Holiness the XIV Dalai Lama, Selected Speeches and Writings - 1998, Édité par A.A. Shiromany, Tibetan Parliamentary and Policy Research Centre, dalaï-lama, lettre au Secrétaire général de l'ONU datée du 9 septembre 1959, « Sixth, the sovereign status has also been recognised by other powers. In 1948 when the Trade Delegation from the government of Tibet visited India, France, Italy, the United Kingdom, and the United States of America, the passport issued by the Tibetan government was accepted by the governments of these countries. » [PDF] Clémence de la Robertie, Il était une fois, les Dalaï-Lamas, www.buddhachannel.tv (en) Barry Sautman, "All that Glitters is Not Gold": Tibet as a Pseudo-State, op. cit. : « Exile leaders argue that Tibet’s statehood is based on [...] superficial indicators of a state, such as flags, passports, stamps and currency (note 31: The ICT, for example, in arguing that Tibet is under “Chinese occupiers”, states that Tibet had its own flag and currency. Most people do not know that such supposed indicia of sovereignty are also found among non-state territories. » [PDF] Cette convention indique que le Tibet demeure entre les mains du gouvernement tibétain à Lhassa : (en) (The changing face of recognition in international law: A case study of Tibet, Boston University School of Law, note 147 p. 148 [PDF] Fabienne Jagou, « Vers une nouvelle définition de la frontière sino-tibétaine : la Conférence de Simla (1913-1914) et le projet de création de la province chinoise du Xikang »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) In: Extrême-Orient, Extrême-Occident. 2006, N°28, pp. 147-167. « Au cours des différentes phases de négociations engagées à Simla, divers arguments furent avancés par les protagonistes pour parvenir à un éventuel accord. Les Tibétains souhaitaient recouvrer un Tibet composé des trois provinces (Û-Tsang, Amdo et Kham) avec une frontière sino-tibétaine allant de Dartsédo au Kham au nord du lac Kokonor en Amdo. Les Chinois revendiquèrent une frontière interne passant à l'ouest de Gyamda, incluant de la sorte tout l'Amdo et la majeure partie du Kham au territoire chinois. Les Britanniques proposèrent alors de diviser le Tibet en un Tibet Extérieur (Û-Tsang) autonome et un Tibet Intérieur (Amdo et Kham) sous suzeraineté chinoise. Mais, les Tibétains et les Chinois rejetèrent cette proposition. Face à ce double refus, les Britanniques modifièrent leur projet en avril 1914, ne parlant alors que d'une suzeraineté chinoise dite «nominale» sur le Tibet extérieur et «effective» sur le Tibet intérieur. Cette version fut d'abord paraphée par les trois protagonistes, avant que le gouvernement chinois ne se rétracte. Finalement, seuls les Britanniques et les Tibétains la signèrent le 3 juillet 1914. » (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951: The Demise of the Lamaist State, Berkeley, University of California Press, 1989, p. 75 : « The British and Tibetan plenipotentiaries were willing to sign the draft accord, but I-fan Chan, the Chinese plenipotentiary, refused. After considerable pressure from the British, he initialed the draft and then referred it to his government, which immediately repudiated his initialing. » Frédéric Lenoir et Laurent Deshayes, L'épopée des Tibétains : entre mythe et réalité, Fayard, 2002 (ISBN 978-2-213-61028-3).[source insuffisante] La Chine nationaliste et communiste au pays des lamas p488, Centre d’Étude de Politique Étrangère, janvier 1954. Pierre Chapoutot, Géopolitique du Tibet: Tibet imaginaire, Tibet réel, en part. chapitre « L'illusion de l'indépendance », site Cafés géographiques, 27 février 2002. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, p. 209, pp. 213-215. Invasion du Tibet sur l'encyclopédie Universalis. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 322, « En septembre 1950, le général Liu Bocheng et Deng Xiaoping, alors représentant de la RPC dans son Sichuan natal, ont annoncé que le Tibet serait « libéré ». C'est le 7 octobre que 40 000 hommes aux ordres du général Zhang Guohua franchissent le Yangtsé en une demi-douzaine de points. [...] Le 17, Ngabo Ngawang Djigmé accepte la capitulation de Chamdo. » Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 325 : « Les représentants de la RPC, de leur côté, ont déjà préparé le texte de l'acccord qu'ils finissent par imposer en jouant sur un ultimatum simple : sans accord, l'APL continuera sa progression. » (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, vol. 2 : the Calm Before the Storm, 1951-1955, Berkeley, University of California Press, 2007, 674 p. (ISBN 978-0-520-93332-3, lire en ligne), p. 104-105 : « In addition to acknowledging Chinese sovereignty for the first time in Tibetan history (point 1), the Tibetans would now assist the troops and cadres of the PLA to occupy Tibet peacefully (point 2). The Tibetans also agreed to give up control over Tibet's foreign affairs, border defense, and commerce (point 14) and agreed that the Tibetan army would be gradually incorporated into the PLA, albeit with no set deadline (point 8). They also accepted the return of the Panchen Lama to Tibet (points 5 and 6) and, in point 15, the creation of a new administrative entity, the Military Administrative Committee, separate from the Tibetan local government and under the Central People's Government ». (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, vol. 2 : the Calm Before the Storm, 1951-1955, Berkeley, University of California Press, 2007, 674 p. (ISBN 978-0-520-93332-3, lire en ligne), p. 104. Richard Poulin, La politique des nationalités de la RPC de Mao Zedong à Hua Guofeng, chap. V, La révolte tibétaine de 1959. (en) Melvyn C. Goldstein, A history of modern Tibet, vol. 2 : the Calm Before the Storm, 1951-1955, Berkeley, University of California Press, 2007, 674 p. (ISBN 978-0-520-93332-3, lire en ligne), p. 105 : « points 3 and 4 state that Tibetans would have the right of exercising regional autonomy and that the central government in Beijing would not alter either the existing political system in Tibet or the "established status, functions and powers of the Dalai Lama" or his officials. Point 7 said religious freedom would be protected, and the income of the monasteries would not be changed by the central government. » (zh) Vidéo documentaire de la rencontre de Mao Zedong du 14e dalaï-lama et du 10e panchen-lama - CCTV [vidéo] Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, p. 329. (en) Sam van Schaik, Tibet. A History, Yale University Press, Newhaven and London, 2013, p. 225 : « Then, in 1953, the Party announced its first five-year plan, with its radical reorganisation of agriculture. This meant that land was going to be 'collectivised' with the aim of moving from the ancient hierarchy of landowners and peasants to the creation of socialist cooperatives. [...]. The monasteries were particularly hard hit by land reform. They were, after all, among the wealthiest landowners ... ». Les États-Unis affichent alors leur soutien aux Tibétains sans cependant intervenir concrètement : Tibet : le soutien ambigu des États-Unis au dalaï lama. Cent questions sur le Tibet, publication du gouvernement chinois, 2001. Extrait de la réponse à la question 13 : « Des gens de l'échelon supérieur du Tibet considéraient comme une faiblesse l'attitude du gouvernement central d'attendre patiemment la réforme du système social du Tibet, et ils déclenchèrent sans vergogne une rébellion armée en 1959. Dans ces circonstances, se conformant au désir de la majorité de la population du Tibet, le gouvernement central réprima rapidement la rébellion et lança une réforme démocratique. Celle-ci abolit le régime féodal du servage, extrêmement corrompu et ténébreux, et la théocratie, et elle permit à un million de serfs et d'esclaves de s'émanciper. Ces derniers n'étaient plus considérés comme les biens individuels des propriétaires de serfs, c'est-à-dire pouvant être vendus, achetés, transférés, échangés et utilisés pour payer une dette, et ils n'étaient plus forcés à travailler pour leurs propriétaires. Ces serfs et ces esclaves, traités depuis longtemps comme des « bœufs et des chevaux doués de la parole », devinrent dès lors des « êtres humains » à part entière. Ils obtinrent la jouissance de la liberté individuelle et devinrent les maîtres de leur propre destin et de la société. C'est une transformation qui fait époque dans l'histoire du Tibet et aussi un grand progrès dans l'histoire de son développement des droits de l'homme. » Robert Barnett, Le Tibet est-il chinois ?. Correspondant approximativement à l'ensemble des entités administratives autonomes tibétaines de la République populaire de Chine. (en) Jen Lin-Liu et al., Frommer's China, p. 747 : « The Panchen Lama (...) was sent to Qinghai on a fact-finding mission in 1962. Upon his return, he penned a 70,000-word tract (...) ». (en) China's top Tibetan official criticises Panchen Lama report (TIN), site World Tibet News, 9 avril 1998, Kathmandu (Népal), 91 p. ; citation : « In the petition, he gave a graphic description of the starvation that was widespread in eastern Tibet during the early 1960s as a result of the Chinese policy known as the Great Leap Forward ». (en) Interview with Ngapoi Ngawang Jigme, SCMP, Jasper Becker, 4 avril 1998 Marie-Claire Bergère, La Chine de 1949 à nos jours, 2000, p. 119. Wang Lixiong, « Réflexions sur le Tibet », in New Left Review (des extraits ont été traduits dans le Courrier International du 21 au 27 novembre 2002). Woeser, Mémoire interdite. Témoignages sur la Révolution culturelle au Tibet, p. 552, traduit par Li Zhang & Bernard Bourrit, éd. Gallimard. (en) Dorothy Stein, People who count: population and politics, women and children, Earthscan Publications, London, 1995, XI + 239 p., p. 186 : « Although there is evidence that much of the destruction of religious institutions during the Cultural Revolution was in fact actually carried out by Red Guards of Tibetan ethnicity, it has since been laid entirely at the Chinese door. » (en) Dawa Norbu, Tibet : the road ahead, 1998, Rider & Co, (ISBN 978-0712671965), p. 273-274. « Kunsang Paljor, who was then working for The Tibet Daily News, says that as many as 8130 Chinese Red Guards from twelve educational institutions in China proper came to Lhasa and only three Tibetan schools in Lhasa were involved in the beginning of the Cultural Revolution. » Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Gallimard, 1990, (ISBN 978-2-07-071918-1), p. 133 « Les sbires du dictateur entreprirent à partir de 1966 la destruction systématique, méthodique, calculée, planifiée et totale de la civilisation tibétaine. » (en) Mobo C. F. Gao, Battle for China's Past: Mao and the Cultural Revolution, London and Ann Arbor, Pluto Press, 2008, XI + 270 p., p. 24 : « The authorities in Tibet often tried to restrain radical actions, with the PLA for example consistently supporting the more conservative factions against the rebels. Temples and monasteries survived best in the central areas and cities where the authorities could still exercise some control. » Tsering Shakya, Le Tibet sous la botte, Courrier International 28 novembre 2002 (en) Melvyn C. Goldstein, The Snow Lion and the Dragon. China, Tibet, and the dalai Lama, University of California Press, 1997, page 61. ↑ a et b Encyclopédie Larousse (en) A. Tom Grunfeld, Reassessing Tibet Policy, sur le site Foreign Policy in Focus, 12 octobre 2005 : « During the 1980s, CCP moderates paved the way for increased usage of the Tibetan language, the reconstruction of religious buildings (with more temples in some regions now than before 1951), and the encouragement of Tibetan culture. » 2002 : L'épopée des Tibétains : entre mythe et réalité, de Laurent Deshayes et Frédéric Lenoir, Fayard (ISBN 978-2213610283). Le Tibet est-il chinois ? Ouvrage collectif dirigé par Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, 2002, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions, Intervention de Robert Barnett PageS 377 et suivantes. Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Gallimard, 1990, 352 p., p. 197. (en) Chinese Said to Kill 450 Tibetans in 1989. (en) Chinese Said to Kill 450 Tibetans in 1989 : « A former Chinese journalist says security forces killed more than 450 Tibetans in the capital of Lhasa in 1989, the Observer newspaper has reported. The Chinese Government has reported that about a dozen people were killed on March 5 and March 6 of last year, the newspaper said in its Sunday issue ». Gouvernement tibétain en exil, Réponse de l’Administration Centrale Tibétaine aux allégations du gouvernement chinois, 15 mai 2008 : « En 1987, 1988 et 1989 Lhassa a été secouée par une série de manifestations. Ces manifestations ont été brutalement réprimées et la loi martiale a été imposée à Lhassa en 1989. » Robert Barnett, in Le Tibet est-il chinois ? (ss la dir. de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille), 2002, ed. Albin Michel, coll. Sciences des religions (ISBN 2226134263), p. 378. Barry Sautman and Shiu-hing Lo, The Tibet Question and the Hong Kong Experience, Occasional Paper/Reprint Series in Contemporary Asian Studies Series, Number 2-1995 (127) : « Monks and nuns have played a prominent role in pro-independence protests. » (en) He Baogang and Barry Sautman, The politics of the Dalai Lama's new initiative for autonomy, op. cit. : « There were two dozen sizeable demonstrations in the late 1980s and early 1990s. Several during 1987-89 and one in 1993 involved at least a thousand participants. Police killed dozens and arrested hundreds; protestors killed several policemen and carried out beatings and arson directed at Han civilians ». Ann Riquier, Tibet : résistance au féminin Woeser, (fr)Le Tibet Brûle, (en) Tibet is Burning, 18 octobre 2011. Immolations au Tibet : un ancien moine bouddhiste succombe à ses blessures, Le Monde avec l'AFP, 9 décembre 2011 Tsering Woeser, Le Monastère Kirti menacé de destruction, 16 janvier 2012. Tibet:des manifestants tués par les forces de l’ordre, Courrier International. Les tentatives des forces sécessionnistes à l'étranger de discréditer le gouvernement chinois sont vouées à l'échec, agence de presse Xinhua, 2012/01/25. (en) Xu Aqing (Global Times), Authorities condemn rioters in Tibetan-populated counties, Ecns.cn, 1er février 2012 : « The next day, on January 24, more violent riots struck Seda, another county in Ganzi. Rioters threw Molotov cocktails and stones, and opened fire, injuring 14 police officers, before they were dispersed. The official document does not mention deaths from the riots or the number of rioters. Hu Weidong, an office director with the CPC Sichuan committee's publicity department, told the Global Times that one rioter was killed in each of the counties, and 13 others were detained in Seda. Some injured rioters were suspected to be hiding in local monasteries. [...] Rioters involved in both attacks also smashed residential houses that had Spring Festival decorations and lanterns, in an apparent attempt to intimidate people observing Han culture. » Donald Trump signe un projet de loi « historique » sur le Tibet malgré les protestations de la ChineLa Croix, 21 décembre 2018 TRIBUNE. « Le gouvernement chinois doit nous laisser accéder au Tibet » L’Obs, 15 juin 2020 Regain de tension entre Washington et Pékin autour du Tibet Le Monde, 8 juillet 2020 Katia Buffetrille Xi Jinping, le Covid-19 et les Tibétains Libération, 15 mai 2020
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